Tard, il était trop tard. Orphée n’avait pas eut le temps d’aller prendre son déjeuner. Elle avait passé trois heures à la bibliothèques pour rédiger son devoir pour le cours de métamorphose. Plus les années passaient et plus elle essayait d’obtenir de meilleurs résultats. Elle aimait particulièrement le cours de sortilèges et de métamorphose mais bien plus grâce à la pratique qu’au contenu en lui-même. Et plus les années passaient et plus les exigences étaient grandes et les devoirs précis. Pendant ces quelques heure, elle n’avait fait que rédiger l’introduction et le conclusion, le reste n’avait été que recopiage. Bien sur, elle avait essayé d’écrire avec élégance ce qui avait donc nécessité du temps, beaucoup de temps. Si, sur le coup, elle avait été contente de son travail, quand elle devrait le rendre la semaine suivante, elle le saurait nettement moins. Le sentiment d’avoir été productive s’estomperait peu à peu, jugeant qu’elle aurait finalement put mieux écrire.
La grande salle était à présent déserte et les cours ne tarderaient pas à reprendre. Le ventre d’Orphée grogna et elle le frappa de sa main droite pour lui ordonner de se taire. Elle s’installa à la table la plus proche. Petit à petit elle posa chaque objet présent dans son sac pour vérifier si elle n’avait pas oublier de manger une friandise. Rien. Dans les poches. Rien. Et personne n’avait laissé une assiette bien remplie pour elle, d’ailleurs, les elfes de maison, ou de Poudlard, avaient prit le soins de ne pas laisser trainer une miette de nourriture. Une petite escapade dans les cuisines ne seraient pas de refus. Elle hésita puis se décida finalement à rejoindre sa salle commune, il y aurait bien un ou deux élèves qui auraient prit double ration de dessert et qui aurait emmené clandestinement leur repas loin des regards noirs de professeurs réprouvant cette conduite.
L’allure de la Poufsouffle n’était pas très vive. Elle prenait son temps. De toute façon s’il n’y avait rien, elle prendrait le bras de son frère et l’emmènerait dans les cuisines pour qu’elle ne soit pas seule entourée des créatures affreuses que sont les elfes de maison. Elle essaya de ne pas penser au délice auquel elle aurait droit et se concentra plutôt sur le chemin, ou du moins sur le carrelage: comme la pierre est belle quand il n’y a personne avec qui croiser son regard. Le pas de plus en plus pressant, elle termina par presque courir. Son estomac criait famine, elle n’allait plus tenir très longtemps avant de se manger la main de désespoir. Au tournant, enfin elle rejoindrait la ligne finale pour arriver jusqu’à son déjeuner. Elle se contenterait de n’importe quoi, tout ce qui se mangeait serait idéal.
Zut! Elle qui croyait pouvoir rentrée sans attendre remarqua la présence d’une demoiselle aux couleurs de Gryffondor. Orphée ralentit alors le pas. En avançant vers elle et fatalement vers l’entrée de la salle commune de Poufsouffle, elle remarqua la chevelure de la demoiselle. Elle ne pouvait s’y tromper. Tout comme ses frères, Ginny Weasley était à Gryffondor et arborait le roux flamboyant symbole de la fratrie. Elle ne la connaissait pas très bien. Elle avait plusieurs fois tenue des conversations en sa présence mais pas assez pour la connaitre en détail, même pas pour citer trois qualités et trois défauts liées à ces instants (parce qu’à ses observations oui). Cette dernière se retourna quand elle entendit des pas foncer sur elle. La Poufsouffle lui fit un sourire et la salua. Et si jamais? Probablement pas, mais il fallait tenter.
«Tu n’aurais pas une pomme de terre, une cuisse de poulet, trois feuilles de salade, quelque chose de nourrissant?»
Non Ginny, Orphée ne compte pas élever des escargots, juste éviter de te dévorer dans quelques minutes quand tu auras la forme d’une pomme géante. La prochaine fois, il faudra dire à Orphée de ne pas hésiter à embêter les gentils elfes de maison, mais maintenant c’est trop tard.