En cette grise matinée du mois de Mai, alors que le soleil vient tout juste de se lever, nous retrouvons Nymphadora encore profondément endormie dans son lit. Les cheveux roses flamboyants, l’air reposé et un petit sourire aux lèvres, il n’y a aucun doute sur le fait que son rêve lui plait et qu’elle aimerait bien rester plongée dedans un bon moment encore… Ce qui fut le cas jusqu’à ce que son réveil magique ne se mette à sonner en lançant à tue-tête une musique entrainante des Bizzar’Sisters, son groupe préféré. Ses cheveux passant instantanément au rouge, Nymphadora assomma le pauvre réveil d’un coup de main tellement violent qu’elle en perdit l’équilibre et quitta malencontreusement son lit pour se retrouver sur le sol de sa chambre… Quelle idée aussi de dormir si près du bord…

Tonks - « Oh c’est pas vrai ! » Ronchonna-t-elle avant de se décider à se lever.

Il était grand temps pour elle de prendre une bonne douche afin de se mettre de meilleure humeur. Aussi, après avoir attrapé des vêtements tout propres, elle fila dans la petite salle de bain attenante à sa chambre et disparue dans la cabine de douche pour se prélasser sous un bon jet d’eau chaude durant un bon quart d’heure. Lorsqu’elle en sortit, elle se sécha d’un coup de baguette puis elle s’habilla comme à l’accoutumé. Un bon coup de peigne, une petite pointe discrète de maquillage et elle était prête pour affronter l’étape suivante… Faire le lit. Nymphadora, bien qu’elle soit auror, avait toujours quelques difficultés avec les sortilèges ménagers contrairement à sa mère qui les réussissait à la perfection. Aussi, plutôt que de perdre du temps à tout devoir refaire (puisque de toutes manières elle raterait son sort) elle avait pris l’habitude de faire son lit directement de façon moldue.

Nymphadora n’ayant jamais été très ménage, était plutôt contente de vivre dans un tout petit appartement. Un studio qui était assez suffisant pour elle-même. Sa mère aurait bien voulu qu’elle reste habiter dans leur maison, mais Nymphadora tenait à avoir son indépendance pour plusieurs raisons. La principale étant le fait qu’elle était adulte et pouvait s’assumer toute seule à présent. Aussi, elle pensait, à tors ou a raison, qu’on la verrait plus facilement comme une adulte si elle ne vivait plus chez ses parents. Alors elle avait pris ce petit deux pièces dans le cœur de Londres, afin d’être près du ministère de la magie ce qui était tout de même bien plus pratique. Une fois son lit fait à peu près, elle se prépara son petit déjeuné, un bon gros bol de céréales qu’elle avala en deux minutes chrono avant de lancer le bol dans l’évier et de sortir en trombe de l’appartement tout en attrapant sa cape de travail, elle était en retard…

La pauvre Nymphadora arriva avec trois minutes de retard et comme ‘punition’ elle dû s’attaquer aux nombreux dossiers des autres aurors afin de les vérifier avant qu’ils ne soient donnés à qui de droit. Et oui, elle commençait tout juste le métier, et comme disait Maugrey, il en fallait bien un pour se faire avoir et comme dans toute chose, c’était forcément les derniers arrivés qui n’avaient pas le dernier mot… Mais Nymphadora se réconforta comme elle pu… Ce soir… Elle avait rendez-vous… Si si… Rendez-vous…

Oui bon, ça n’était pas réellement ce qu’on pouvait appeler un rendez-vous galant, mais elle allait tout de même se retrouver en tête a tête avec un homme pendant un temps indéterminé… Le hic, c’était qu’avec sa timidité qui la prenait dans de telles circonstances, et surtout le coté très réservé de ce fameux homme, ils ne risquaient pas de faire déraper les choses pour un tête a tête plus intime…

Auror - « Tonks arrête de rêvasser et travaille ! »

Nymphadora ronchonna en baissant les yeux sur son dossier mais l’homme n’avait pas attendu de l’entendre avant de partir. Au fur et à mesure que la journée s’écoulait, alors qu’elle tentait de ne rester concentrée que sur son travail, Nymphadora ne pouvait s’empêcher de se demander ce que leur première séance allait bien pouvoir donner… Oui…

Il y a de cela quelques temps, lors d’une conversation tout à fait banale, Nymphadora avait appris par le plus grand des hasard que Remus se débrouillait en magie sans baguette et puisqu’elle-même n’était pas très douée à ce niveau là, elle avait réussit (se demandant toujours comment d’ailleurs) à faire en sorte qu’il lui propose de l’aider à s’améliorer. Nymphadora n’y voyait que du bon, des cours privés avec nul autre que Remus et surtout c’était un gros avantage pour elle dans son métier…

Lorsque la fin de journée arriva enfin, Nymphadora ne traina surtout pas à quitter le ministère de la magie, juste au cas où on trouverait le moyen de la retenir plus que nécessaire. Elle ne voulait pas être en retard pour son premier rendez-vous avec Remus, il fallait qu’elle mette toutes les chances de son coté pour qu’il accepte de continuer à la voir, dans le but de lui apprendre la magie sans baguette bien sur… Enfin… Oui si, c’était la raison officielle…

Une fois qu’elle eu transplané non loin du quartier général de l’ordre, Nymphadora retira sa robe de travail. Elle aurait bien aimé la déposer chez elle avant de venir mais elle était certaine qu’elle n’aurait pas eu le temps de le faire sans arriver en retard et là, elle était pile à l’heure… Bon d’accord, à une minute près, elle aurait été pile à l’heure. Juste avant d’entrer, elle se pris les pieds dans quelque chose trainant au sol mais elle se rattrapa de justesse avant de tomber et entra comme si de rien n’était dans le quartier général de l’ordre du phœnix.

Tonks - « Remus ? T’es là ? » Appela-t-elle en entrant.

Là encore, Nymphadora avait conscience d’être parmi les plus jeunes. Elle n’avait pas pu appartenir à l’ancien ordre du phœnix, étant trop jeune, mais elle avait été heureuse comme tout lorsque son mentor, Alastor Maugrey, lui avait proposé de la faire entrer dans cette organisation. Nymphadora voulait se rendre utile et elle savait qu’ici, elle avait des chances de faire ses preuves, même si personne, à part dans l’ordre, ne le saurait, c’était déjà ça de gagné…

« Oh, je peux t'y aider si tu le souhaites. » avait-il fait doucement, esquissant un sourire et attendant la réponse de la jeune femme. Il s'était proposé de bon cœur. Il faisait tout de bon cœur d'ailleurs. Il était toujours là pour rendre service.

En effet, cela faisait déjà quelques temps depuis leur dernière discussion où ils avaient beaucoup parler, de choses intéressantes entre autres d'autres plus banales. Et c'est là qu'elle lui avait avoué ne pas avoir le temps de s'entraîner à ce qu'on appelait la magie sans baguettes. C'était, pour lui, une chose pouvant s'avérer très utile et il lui en avait fait la remarque. Surtout dans son métier ! Malheureusement, son manque de temps pour s'y entraîner faisait que son niveau en ce domaine restait – selon elle – très médiocre ! Alors bien entendu, quand il s'agissait d'aider les gens et en particulier ses amis, Remus n'était jamais en reste. Il lui avait donc fait cette proposition. Oh je sais ce que vous allez imaginez ! Dès l'instant que le mot « proposition » concerne un homme et une femme votre esprit vous joue de vilains tours ! Mais je peux vous promettre qu'en cela, l'esprit de Remus est parfaitement sain et que ses intentions sont simplement – et uniquement – celles de l'aider. D'ailleurs, son esprit est tellement sain qu'il n'oserait jamais imaginer quoique ce soit d'autres. C'est peut-être cela le problème. Surtout pas avec la petite cousine de son meilleur ami. Ce n'est peut-être pas forcément la même chose pour Tonks remarquez, mais bon ça, il ne le sait pas... Il n'est pas Légilimens.

Et comme pour tout ce qui le concerne de très près, il ne voit rien – surtout quand cela concerne le domaine sentimental – et bien il ne risque pas de se rendre compte que la jeune femme aimerait bien que cela « dérape » entre eux... Elle n'est d'ailleurs pas l'exception à la règle, puisque cela concernerait toutes les femmes sans distinctions aucunes. Mais lui non, cela fait bien longtemps qu'il accepté le fait que jamais de sa vie il ne pourra avoir la moindre petite histoire sentimentale avec qui que ce soit. Il n'en avait pas le droit. Du moins, il n'en a pas le droit pour le bien des autres. Oui, Remus n'était pas commun. Alors que nombre d'hommes voyaient passer leurs intérêts en premier, lui faisait passer ceux des autres en premier. Parce qu'il savait évidemment quels étaient les dangers que courraient les autres en le fréquentant de trop près. Parce qu'ils seraient en danger oui... Pas seulement parce qu'il pouvait les blesser mais également parce que la société les regarderait avec ce mépris caractéristique qu'ils réservait aux gens « différents ».

Et puis, soyons sérieux, comment pouvez-vous seulement imaginer qu'il puisse avoir une quelconque histoire avec une merveilleuse jeune femme de vingt-deux ans - de 13 années sa cadette - qui semble illuminer les cœurs de son simple rire ? Oups, le mot « merveilleux » est en trop je crois bien. Enfin, c'est vrai d'un côté. Elle est une merveilleuse amie. Oui, Remus s'est toujours raccroché à ce simple mot, ami, qui a toujours eu pour lui énormément d'importance. Il est content d'avoir des amis. Tellement heureux que rien d'autres ne lui a jamais été nécessaire. Il n'a jamais ressenti l'envie d'avoir quoique ce soit d'autres. Il faut dire que très tôt, il a appris à faire des concessions. Alors aujourd'hui, il est habitué et il ne demande même plus à avoir plus qu'il n'a déjà.... Certaines personnes diraient qu'il s'est résigné. Mais lui dirait qu'il n'a pas eu le choix. On ne lui a pas laissé.

Ce jour-là, Remus s'est levé de bonne heure, s'est lavé et s'est rendu au Chaudron Baveur pour y prendre son petit-déjeuner. Tom était un vieil ami à lui et il lui rendait souvent service quand par exemple Remus recherchait un petit boulot urgent. C'était un homme vraiment très sympathique. Ce jour-là, il alla prendre son petit-déjeuner dans le pub sorcier, prit place à la même table, commanda la même chose que tous les matins – c'est-à-dire un thé + tartines beurré de pâte à tartiner au chocolat. Un délice. Il passa le reste de la journée tranquillement sur les chemins de Londres. Lorsqu'arrive l'heure de son « rendez-vous », il retourne alors sur ses pas pour se diriger vers le QG de l'Ordre pour attendre l'arrivée d'une certaine demoiselle aux cheveux roses.

Il est là depuis un quart d'heure déjà lorsqu'il entends la porte d'entrée s'ouvrir et peu de temps après, un petit bruit signe qu'une personne bien maladroite venait de trébucher sur quelque chose. Secouant doucement la tête, le lycan eut un léger sourire. Sans nul doute, c'était elle qui venait d'arriver. Il n'y avait qu'elle qui arrivait de cette manière. Elle faisait à chaque fois tomber quelque chose. Il se souviendra toujours du premier jour où il était arrivée. A son entrée dans la maison, il était dans le couloir justement en train de discuter avec Sirius et là, elle était arrivée. Remus l'avait rattrapée de justesse pour ne pas qu'elle se retrouve le nez par terre alors que son cousin n'avait rien trouvé de plus intéressant que d'éclater de rire...

Remus sortit de la salle à manger où il se trouvait et s'adossa au montant de la porte, souriant à la jeune femme qui venait d'entrer et qui l'avait appelé. « Je suis là, en effet. » fit-il avec un sourire. « Bonjour Nymphadora. Comment vas-tu ? » ajouta t-il en se décollant de l'encadrement de la porte pour se rapprocher un peu plus d'elle dans le couloir. « Ah oui, c'est vrai, tu n'aimes pas ton prénom, pardon... » se reprit-il avec un petit sourire embarrassé qui lui donnait malgré lui un petit air tout à fait adorable. « Bonne journée j'espère ? Pas trop de boulot ? »

S’il existe beaucoup de personnes capables de cacher ce qu’elles ressentent, ce qu’elles pensent, ca n’est certainement pas la même chose pour Nymphadora qui, menée par le bout du nez par son métamorphisme, ne peut pas cacher ses moments d’intense colère, de grande tristesse mais aussi de grande joie. Aussi, personne n’aurait pu douter, si on l’avait vu arriver devant le quartier général de l’ordre du phœnix, que la toute jeune auror allait bientôt passer un très bon moment, ou du moins qu’elle s’attendait à ce que ça soit le cas. La mine plus que réjouie, le regard pétillant et les cheveux roses bien voyants et lumineux, Nymphadora marchait d’une allure fière et déterminée vers l’entrée du quartier général. En chemin, elle se pris les pieds l’un dans l’autre à deux reprises mais elle eu la chance de ne pas tomber à l’extérieur ce qui aurait irrémédiablement attiré l’attention sur elle encore plus.

Bien entendu, puisque sa chance et surtout son équilibre ne pouvait pas lui tenir compagnie trop longtemps, il fallu que Nymphadora trébuche une fois dans le couloir de la maison qui leur servait de lieu de rendez-vous secrets. Fort heureusement, la porte étant déjà refermée, elle avait échappé aux regards curieux des éventuels passants. Résignée, elle remis en place l’objet qu’elle avait rencontré avec un peu trop d’enthousiasme et elle soupira d’un petit air défaitiste. Et bien au moins elle était toute seule dans le couloir lorsque c’était arrivé et avec un peu de chance, Remus ne serait pas encore arrivé mais elle n’y croyait pas trop, il n’était pas souvent en retard… A bien y réfléchir d’ailleurs, elle n’avait pas souvenir de l’avoir vu arriver en retard un jour à l’une des réunions.

Persuadée qu’il était déjà là, Nymphadora appela donc à la cantonade le lycanthrope d’une voix guillerette et il ne tarda pas à apparaitre dans son champ de vision, appuyé contre le montant de la porte, avec ce petit air à la fois amusé et détendu. Il n’avait sans doute pas idée du charme qu’il pouvait dégagé à ce moment là et Nymphadora, curieusement timide contrairement à ses habitudes, rougit légèrement en baissant les yeux un instant après avoir admiré le lycan.

Remus - « Je suis là, en effet. Bonjour Nymphadora. Comment vas-tu ? »

Le regard, ainsi que le visage, de la métamorphomage remontèrent à vive allure alors que ses cheveux prenaient une teinte rouge soutenue. Il avait osé l’appeler Nymphadora ! Elle avait horreur de ça et n’importe qui se ferait déjà proprement incendier d’avoir prononcé ce prénom affreux et maudit. Mais pas Remus… Non… Parce que même si elle n’aimait pas son prénom et qu’elle le trouvait laid et affreux, elle ne pouvait s’empêcher de penser que dans la bouche de cet homme, son prénom avait finalement quelque chose de joli…

Remus - « Ah oui, c'est vrai, tu n'aimes pas ton prénom, pardon... »

Et comment continuer à lui en vouloir alors qu’il faisait cette tête tout a fait craquante ?! Et bien Nymphadora ne trouvait pas la réponse à cette question et ne voulait pas réussir à la trouver un jour. Car elle était persuadée que le jour où elle pourrait répondre à ce genre de question, ça voudrait dire qu’elle n’était plus amoureuse. C’était sans doute stupide, mais c’était ainsi. L’amour était une chose étrange qu’elle ne s’expliquait pas et qu’elle ne pouvait pas expliquer aux autres et c’était justement pour ça qu’elle savait qu’elle ne pouvait être que réellement amoureuse, même si Remus ne voudrait surement jamais d’une gamine comme elle dans sa vie autre que comme une amie. Elle savait pourtant qu’elle se fichait pas mal qu’on la trouve bizarre parce qu’elle était tombée amoureuse d’un loup-garou âgé de treize ans de plus qu’elle… Elle avait passé sa vie à se faire appeler bizarre parce qu’elle était métamorphomage et extrêmement maladroite par-dessus le marché.

Tonks - « C’est pas grave t’en fait pas… » Marmonna-t-elle d’une petite voix.

Quelque part, elle regrettait de mettre un point d’honneur à ce que personne ne l’appelle par son prénom mais il était vrai que de se faire appeler par son nom de famille était hautement impersonnel. Et bien entendu, Nymphadora rêvait secrètement que Remus soit moins impersonnel avec elle… Seulement les seules personnes qui ne l’appelaient pas par son nom de famille, c’étaient ses parents qui avaient pris l’habitude de raccourcir son prénom, pour des raisons à la fois pratiques et affectueuses, et qui l’appelaient Dora… Mais franchement, elle ne voulait pas non plus que Remus se mette à l’appeler ainsi… Pourquoi ? Parce qu’elle ne voulait pas qu’il la voit comme une sorte de petite sœur… Elle ne voulait pas être sa sœur, elle voulait qu’il tombe amoureux d’elle… Seulement ça… Si ça arrivait un jour elle ne le saurait surement pas…

Remus s’était finalement détaché de son montant de porte et s’était rapproché de la jeune auror d’un air détendu. Il ne devait certainement pas encore se rendre compte de ce que la métamorphomage ressentait pour lui, mais lorsqu’il s’en douterait, nul doute que Tonks s’en rendrait compte parce que son comportement changerait forcément à propos d’elle et pas forcément de la façon dont elle le souhaiterait malheureusement. Nymphadora lui fit un petit sourire avant qu’il ne reprenne la parole.

Remus - « Bonne journée j'espère ? Pas trop de boulot ? »

Le sourire de Tonks s’accentua et elle accrocha sa cape sur le porte manteaux pour se donner un peu de contenance. Elle retira également ses mitaines pour les fourrer dans ses poches (petit accessoire qu’elle trouvait sympathique mais qui avait la fâcheuse habitude de vous tenir beaucoup trop chaud dans les lieux clos.) Elle en profita pour répondre de sa voix redevenue enthousiaste.

Tonks - « Oh tu sais, je suis une nouvelle alors mes journées consistent plus à remplir des dossiers plutôt qu’autre chose… Mais Maugrey dit que tout le monde passe par là au début alors je prend mon mal en patience… Et puis j’aime bien quand il me raconte ses arrestations… Souvent spectaculaires d’ailleurs… Ou alors c’est lui qui raconte bien. » Rit-elle avant de se mordre légèrement la lèvre inférieure.

Là bas, au ministère, on avait souvent du mal à se faire à l’idée qu’elle puisse réellement apprécier l’auror Alastor Maugrey qui était pourtant réputé pour être acharné, extrêmement professionnel et cinglé il fallait bien le dire. Aussi, qu’une jeune sorcière aussi maladroite et distraite que Tonks soit devenue sa petite protégée, c’était assez curieux… Mais Nymphadora ne jouait pas la comédie, elle aimait beaucoup Maugrey, même quand il se plaignait de son mange que professionnalisme.

Tonks - « Et toi ? Tu as passé une bonne journée ? »

Elle ne savait pas si c’était réellement la meilleure question à poser parce qu’elle savait que Remus ne menait pas franchement la vie de monsieur tout le monde, mais c’était la moindre des choses que de lui rendre la politesse.

Tonks - « Et si on allait au salon ?! »

A moins qu’il préfère rester dans le couloir mais franchement ça n’était pas le plus pratique et puis ça n’était pas très agréable de discuter debout dans un couloir mais Nymphadora disait généralement ce qu’il lui passait par la tête, principalement lorsqu’elle était embarrassée.

Ce n'était pas grave ? Remus l'appelait pas son prénom qu'elle détestait et ce qu'elle lui répondait, c'était que ce n'était pas grave ? Cette jeune femme était très étrange ! Même si cela n'avait jamais été un critère qui le faisait se détourner des gens. En fait, il devait bien s'avouer chanceux puisque si l'on partait de là, elle ne tolérait sûrement que ses parents à l'appeler ainsi. Normalement, elle était presque prête à sauter au cou de toutes les personnes qui osaient contrer l'interdiction et l'appeler Nymphadora, sans nul doute dans la seule intention de l'embêter. Oh, peut-être que cela venait tout simplement de ce fait. Ils ne cherchaient qu'à l'embêter. (Même Sirius se serait ramassé sa foudre ! Enfin lui d'accord, c'était réellement pour l'embêter qu'il l'appelait Nymphadora) Or, lui, s'il l'appelait ainsi, ce n'était en aucun cas pour se moquer d'elle ou la voir se mettre en colère mais réellement car il aimait ce prénom. Remus avait en quelques sortes, une dérogation. Ou alors il y avait autre chose...

Souriant légèrement tandis qu'il observait la jeune femme, légèrement perplexe après ses paroles et la couleur encore soutenue de ses cheveux ainsi que... De ses joues ? Non, c'était certainement un effet de son imagination. Quoique peut-être était-ce dû à la chaleur dans la maison ? C'était bizarre, il ne faisait pas si froid que cela pourtant... La vieille maison était grande, et très dure à chauffer. Et le corridor n'était assurément pas un endroit où il faisait le plus chaud. Il y faisait également un peu sombre... Aurait-il été entièrement humain, il ne se serait sans doute rendu compte de la couleur de ses joues...

Il avait prononcé son prénom en entier, pourtant il semblait être la seule personne de tout l'Ordre qui ne déclenchait pas sa colère lorsqu'elle l'entendait appeler ainsi. Bien entendu, il ne le faisait pas exprès. Il trouvait son prénom très joli et poétique, et appeler les gens par leurs noms de famille, non, il ne s'y ferait jamais. L'entendre parler aussi de cette petite voix intimidée, cela ne lui ressemblait pas. S'il ne s'appelait pas Remus, il se poserait très certainement des questions, mais il n'était pas Remus pour rien et quand cela le concernait de très près, il ne voyait rien. Juste parce que le mot « impossible » semblait bien posé devant ses yeux, l'empêchant de voir ou deviner quoique ce soit. Il ne semblait réellement pas comprendre et il pouvait même être très têtu parfois. Il pouvait même être très têtu envers ce que lui-même pouvait ressentir ou prendre pour de l'amitié quelque chose qui était plus fort que de la simple amitié... Juste parce qu'il avait peur de souffrir encore.

Il s'était lentement rapproché d'elle tandis qu'elle retirait sa veste et qu'elle l'accrochait au porte-manteau. Glissant les mains dans ses poches tranquillement, ce qui indiquait très clairement combien il était détendu, il l'écouta lui raconter sa journée qui ne remuait à vrai dire pas vraiment, mais comme elle le disait elle était nouvelle dans le métier. Il hocha doucement la tête tandis qu'il l'approuvait et qu'un léger rire lui échappait lors de ses derniers mots et la mention de Maugrey. Son admiration pour l'homme lui avait toujours été flagrante...

« Je vois... Je comprends. Enfin, ce serait assez dangereux si on lâchait comme ça les petites nouvelles dans la nature alors qu'elles viennent de sortir de formation... Tout viendra en son temps. De toutes façons, si Maugrey a passé son temps à t'enseigner et tout t'apprendre ce qu'il sait, c'est que tu en vaux la peine ! =D Je le vois mal gaspiller son temps si ça ne sert à rien ! » fit-il en esquissant un mince sourire dans l'intention de la rassurer. Là, je vois déjà Tonks se mettre à rougir sous ce compliment involontaire mais Remus n'y verra rien de bien étrange... Ah l'aveuglement quand tu nous tiens ! Quoiqu'il en soit, Remus était quelqu'un de sincère. Il disait vraiment ce qu'il pensait. « Journée tranquille pour ma part. » reprit-il en esquissant un léger sourire avant de hocher la tête lorsqu'elle proposa d'entrer au salon. Ils y seront beaucoup mieux à vrai dire pour discuter... En tout bon gentleman, il lui ouvrit le passage et la laissa passer devant lui avant de la suivre et d'entrer lui-même dans le salon.

« Avant que nous commencions, tu veux peut-être quelque chose à boire ou à manger ? » fit-il aimablement en se proposant d'aller chercher ce qu'il faut. Sans compter qu'elle ne lui paraissait assez mince. Avait-elle le temps de manger à sa faim durant ses longues journées ?

Elle n’aurait peut-être pas du lui dire que ça n’était pas grave qu’il l’appelle par son prénom alors qu’elle le détestait réellement et qu’elle ne le cachait à personne. Mais elle ne pouvait pas en vouloir à Remus… Non, parce qu’elle savait bien qu’il ne l’avait pas fait exprès ou dans l’intention de la mettre en colère, contrairement à Sirius qui prenait un malin plaisir à faire changer la couleur de ses cheveux à tout bout de champ, et puis comme elle l’avait pensé un peu plus tôt, elle trouvait que finalement, lorsque c’était Remus qui le prononçait, son prénom n’était pas si laid que ça… Mais ça, elle ne l’avouerait pas parce que c’était prendre le risque que quelqu’un d’autre se tente à l’appeler « Nymphadora »… Nymphadora se mis tout à coup à craindre qu’une telle réponse ne mette la puce à l’oreille du lycanthrope mais elle se rassura… S’il ne se rendait pas compte de la façon dont elle le regardait déjà, avec des petits cœurs dans les yeux, il n’allait rien trouver de plus suspect que ça à ce qu’elle ne pique pas une crise digne de la pire des chipies parce qu’il l’avait appelé par son prénom sans trop y prendre garde.

D’ailleurs, si on voulait aller par là, Nymphadora aurait pu se demander pourquoi Remus s’obstinait à vouloir l’appeler par son prénom… Certes, il n’appelait pas grand monde autrement que par leurs prénoms, particulièrement lorsqu’il connaissait ces personnes ne serait-ce qu’un peu, mais tout les autres se faisaient très bien à l’idée de l’appeler par son seul nom de famille. Même le professeur Dumbledore ne l’appelait pas Nymphadora… Et pourtant, si Albus Dumbledore le faisait, elle ne dirait surtout rien, jamais elle n’oserait manquer de respect au vieil homme. Quoi qu’il en soit, la conversation fut vite déviée par le lycan lui-même et cela soulagea Nymphadora. Elle commençait tout juste a comprendre ce qu’elle ressentait pour Remus, mais elle ne se sentait pas encore prête a essayer de le lui faire comprendre à lui. Il lui demanda donc comment sa journée s’était passé et, peut-être par nervosité ou bien juste parce qu’elle avait toujours papoté facilement, Nymphadora lui expliqua que lorsqu’on venait tout juste de devenir Auror, on avait pas grand-chose a faire si ce n’est de la paperasserie.

« Je vois... Je comprends. Enfin, ce serait assez dangereux si on lâchait comme ça les petites nouvelles dans la nature alors qu'elles viennent de sortir de formation... Tout viendra en son temps. De toutes façons, si Maugrey a passé son temps à t'enseigner et tout t'apprendre ce qu'il sait, c'est que tu en vaux la peine ! =D Je le vois mal gaspiller son temps si ça ne sert à rien ! »

Il semblait ennuyé pour elle qu’elle n’ait pas les journées palpitantes d’un grand auror, et elle trouvait ça adorable de sa part. Elle souriait, bien d’accord avec lui sur le fait que c’était normal de ne pas les lâcher comme ça sur de grosses missions dès leur diplôme en poche, même si elle avait toujours été impatiente de faire ses preuves et que ça ne changerait pas, et tout a coup son sourire disparu pour laisser place à une belle rougeur d’embarras. Remus la complimentait… Enfin pas vraiment mais si tout de même, c’était forcément un compliment, il lui disait qu’elle valait la peine qu’Alastor s’intéresse à elle et ça, c’était forcément un compliment…

Bon d’accord ça n’avait rien de bien romantique mais c’était une gentille attention et même si Remus avait tendance à être ainsi avec tout le monde, même si ça n’était pas grand-chose finalement, ça lui allait droit au cœur et elle ne pouvait s’empêcher de rougir. Loin de sembler se douter du trouble qu’il avait fait naitre une fois de plus chez la métamorphomage, Remus enchaina comme s’il n’avait rien dit de spécial.

« Journée tranquille pour ma part. »

Mouais… Nymphadora en conclu donc qu’il ne valait mieux pas insister sur ce sujet là. Remus ne semblait pas aimer parler de lui, surement parce qu’il pensait qu’il ferait pitié ou qu’il ennuierait les gens en parlant de ses journées et de ses problèmes. Nymphadora aurait pourtant voulu le connaitre un peu plus mais elle se disait que c’était normal dans le fond. Remus était un homme discret et secret qui ne se livrait pas facilement et il était aisé d’en comprendre les raisons lorsqu’on savait qu’il était loup-garou et qu’il se sentait donc constamment inférieur aux autres à cause de ça en quelques sortes. Mais il était plus naturel et plus ouvert avec Sirius, enfin quand ce dernier se décidait à l’écouter, alors Nymphadora ne perdait pas espoir de percer sa carapace un jour pour en savoir un peu plus, même si elle espérait que ça ne prendrait pas quinze ans…

Elle n’ajouta donc rien à ce sujet, pas par manque d’intérêt mais plutôt par discression et elle proposa qu’ils aillent plutôt au salon pour continuer à discuter. Après tout c’était tout de même plus agréable et Remus sembla du même avis puisqu’après avoir hoché la tête d’un signe affirmatif il l’accompagna jusqu’au salon, la laissant entrer en première par galanterie. C’était vraiment la perle rare… Nymphadora sentit son cœur battre plus fort lorsqu’elle passa à coté de Remus mais elle s’évertua à ne pas le laisser voir et elle entra tout à fait au salon avant de se retourner vers l’ancien Gryffondor qui reprenait la parole, toujours aussi détendu.

« Avant que nous commencions, tu veux peut-être quelque chose à boire ou à manger ? »

Nymphadora fut surprise par une telle proposition mais elle se contenta de faire un grand sourire après avoir laissé ses sourcils revenir à leur place initiale.

« C’est gentil de ta part Remus, mais je t’assure que je n’ai pas faim… Et je n’ai pas tellement soif non plus à vrai dire pour le moment… Peut-être plus tard pour avoir un bon pretexte afin de faire une pause. »

Elle rit légèrement, pleine de bonne volonté et elle fini par prendre place dans l’un des fauteuils, quitte à se concentrer sur quelque chose, autant le faire confortablement et puis elle trouvait qu’elle avait l’air moins bête comme ça plutôt qu’a rester plantée debout au milieu de la pièce.

« Mais si tu as faim ou soif va y ne te gêne surtout pas… Ca ne m’ennuis pas du tout. » Ajouta-t-elle rapidement.

Elle sourit encore, et elle songea qu’elle était chanceuse d’être d’une nature souriante, même en temps normal, sinon Remus se serait surement rendu compte qu’elle souriait bien plus facilement lorsqu’il était dans les parages.

« C’est difficile la magie sans baguette ? Parce qu’avec ma concentration volage… »

Lui souriant, il attendit qu'elle lui réponde. Elle parut surprise de l'entendre lui demander si elle avait besoin de boire ou manger quelque chose. Il attendit qu'elle lui réponde en souriant et déjà prêt à aller chercher quelque chose à manger ou à boire si elle en avait envie. C'était par pure politesse et puis il avait toujours tendance à s'inquiéter plus pour les autres que pour lui-même. Si lui ne mangeait déjà pas beaucoup, il était habitué et en quelques sortes, il s'était fait à ce rythme alimentaire. Mais ses amis, il s'inquiétait souvent beaucoup plus ce qui concernait leur santé. Non pas que Nymphadora avait l'air malade, mais c'était plus fort de s'inquiéter ainsi. Même si, en l'observant attentivement, elle avait l'air en parfaite santé. Elle respirait la joie, ses sourires étaient tout aussi vivifiants que d'habitude, elle avait les joues légèrement rosies et les cheveux d'une couleur bien rose ; ce qui venait fortement appuyer qu'elle se trouvait en parfaite santé. En effet, depuis le temps qu'il la connaissait, il avait vite pris conscience que ses cheveux agissaient encore mieux qu'un baromètre. Un baromètre émotionnel ! Quand elle était heureuse, ses cheveux étaient roses. Quand elle était un peu fatiguée, ils étaient un peu plus pâle. Et à chaque réunion de l'Ordre d'ailleurs, ils étaient roses... Bizarrement ! En tous cas, il les avaient souvent vu roses...

D'ailleurs, il lui semblait ne l'avoir jamais vu avec une autre couleur plus terne. S'il y réfléchissait davantage, il comprendrait peut-être que c'était sa seule présence qui la rendait si heureuse mais là était le problème étant donné qu'il s'obstinait à faire barrage à toutes réflexions. Personne n'était indispensable à personne pour être heureux, surtout pas lui... Comment cela serait-il possible ? Tous les matins, depuis trente ans, il se regardait dans le miroir chez lui et détestait le reflet qui s'y trouvait. Il détestait cette cicatrice qui lui barrait le visage, lui rappelant au passage ce qu'il haïssait le plus au monde. Il détestait également ce regard fatigué, cette lueur éteinte, ce teint sans éclat... Depuis longtemps il avait abandonné l'espoir qu'on puisse lui trouver le moindre charme. Ce mot n'existait pas pour lui. Il ne s'aimait pas... Même après s'être passé le visage sous l'eau, il trouvait que cela ne l'arrangeait en rien. Ces traits tirés, ses yeux à son avis éteints, ses cheveux châtains parsemés déjà de raies grisonnantes. Pourtant, il demeurait cette lueur chaleureuse tout au fond de son regard, quelque chose qui réchauffait l'âme de n'importe qui lorsqu'il plongeait ses yeux dans les siens. Contradictoirement, il y avait dans ses yeux une lassitude intense ainsi qu'une chaleur indéfectible. Remus était un être contradictoire en lui-même...

Il était habitué à ce visage depuis des années qu'il en était lasse. Parfois il se disait qu'il aurait aimé être dans la peau d'un autre. Au moins une fois dans sa vie. Juste pour voir ce que cela faisait d'être quelqu'un d'autres... Quelqu'un qui n'avait pas le même « problème » que lui. Il pourrait voir ainsi à quoi cela ressemblait d'avoir une autre vie... Il pourrait voir qu'est-ce que cela faisait d'être marié, avoir des enfants. Avoir quelqu'un qui l'attendait le soir à la maison. Avoir un travail normal, stable. Il pourrait être comme ces gens qu'il lui était arrivé d'observer de loin. Des gens avec de beaux habits, une sacoche à la main et rentrant le soir chez eux pour retrouver leur femme, des enfants. Il les voyait jouer avec puis passer à table pour manger. Lui, sa vie n'avait jamais été aussi simple... Ce qu'il aspirait, c'était uniquement de la tranquillité. Et pouvoir vivre comme il l'entends. Mais il avait dû abandonné ce genre d'utopie depuis bien longtemps... C'était même l'une des raisons pour laquelle il n'avait jamais envie de parler de lui. A l'instar de beaucoup, il n'avait rien à raconter du tout. Il préférait d'autant plus écouter les autres, les conseiller...

Sans omettre de le remercier, elle lui répondit qu'elle n'avait ni faim ni soif – pour le moment en tous cas mais que si c'était le cas plus tard, ils pourraient toujours faire une pause dans leur entraînement. Il approuva ses mots d'un sourire et d'un léger hochement de tête tandis qu'il allait s'installer dans le fauteuil dans lequel il avait l'habitude de s'asseoir. D'ailleurs, il remarqué qu'elle en faisait de même en prenant place dans un autre fauteuil. Il secoua doucement la tête lorsqu'elle lui dit cependant de ne pas se déranger si lui, il avait faim ou soif, et qu'il pouvait aller en chercher. « Pas pour le moment. Tu as raison, ce sera un bon prétexte pour plus tard dans la soirée. » fit-il en esquissant un petit sourire. Posant ensuite les deux mains sur ses genoux, il redevint sérieux tandis qu'elle lui posait une question à propos du sujet qui les avaient amenés ici tous les deux.

« … Tout dépend. Comme beaucoup de choses, cela demande de la concentration. Mais je suis sûr que si tu faisais d'efforts pour te concentrer, tu réussirais à être moins maladroite... » Son caractère était de nature rêveur, il l'avait vite vu. Enfin, en espérant simplement que la présence de Remus ne l'empêche pas plus de se concentrer... « La magie sans baguettes. Je suppose que tu en as déjà entendu parler à Poudlard en cours. Avec ou sans baguettes, tout sorcier possède de la magie dans ses veines. Depuis sa naissance elle est là. Magie qu'il n'est pas capable de maîtriser jusqu'à ce qu'il entre à Poudlard pour justement apprendre à le faire. Un enfant aura plus de difficultés surtout sur le début ; c'est pour cette raison qu'il aura toujours besoin d'une baguette. Comme tu le sais déjà sûrement, la baguette est là pour canaliser le flux magique de chaque personne pour qu'il parvienne plus facilement à le maîtriser. Normalement lorsque nous sommes adultes, nous pouvons plus facilement maîtriser cette magie et ainsi la baguette peut devenir plus superflue... Attention cependant, un sort que l'on lancera avec sa baguette sera évidemment beaucoup plus puissant que lancé sans. Mais on peut incanter de petits sorts ou de plus grands, quand on a plus d'expérience... L'exemple le plus évident c'est, comme tu t'en seras douté, Dumbledore. »

Des sorts simples pour le début en tous cas. Et au fur et à mesure, on pouvait s'attaquer à plus compliqué... Mais il fallait avant tout maîtriser les plus simples. Vous voulez un exemple ? Remus avait commencé à s'entraîner il y a de cela maintenant plus de dix ans avec le sortilège « Lumos ». Un sort qui n'était pas bien compliqué finalement ! Il était parvenu à le maîtriser en à peine cinq mois et il parvenait à faire de belles flammes. De même que le sortilège Flammes Bleues. Aujourd'hui, il pouvait facilement désarmer un adversaire à l'aide du sort adéquat...

« … Des questions ? » reprit-il, légèrement amusé de redevenir professeur l'espace d'une soirée. Amusé, mais également un peu nostalgique...

Ce qu’il y avait de bien lorsqu’on était pas du genre timide, c’était qu’on se sentait vite à l’aise n’importe où et particulièrement lorsqu’on était en compagnie de quelqu’un que l’on appréciait. Nymphadora donc, était complètement détendue, assise sur un fauteuil du salon et elle était heureuse. Si seulement elle avait pu voir Remus tous les jours, avant ou même après le travail, ses collègues n’auraient jamais vu ses cheveux aussi éclatants… Parce qu’il fallait avouer qu’ils étaient tout de même un peu plus ternes que d’habitude lorsqu’elle travaillait. Et forcément, elle trouvait ça ennuyeux de remplir des dossiers à longueur de journée. Mais voir Remus lui faisait l’effet du meilleur remontant qui existe. Même une bonne tablette de chocolat n’aurait surement pas pu rivaliser avec ça. Quoi qu’il en soit, elle avait tout de même un petit soucis dans cette histoire…

Elle ne parvenait pas à trouver le courage de tout avouer à Remus qui était pourtant le principal concerné. Elle avait très peur qu’il ne veuille pas d’elle à plus forte raison parce qu’elle avait parfaitement conscience des principaux arguments du lycan pour la repousser le plus loin possible de sa personne… Premièrement, sa lycanthropie qui ne pouvait que lui poser problème, à lui, puisqu’il ne se sentait pas le droit d’avoir les mêmes choses que tout le monde - dixit Sirius - et ensuite, si elle ne se trompait pas, il était du même âge que son cousin et avait donc treize ans de plus qu’elle, ce qu’il ne manquerait certainement pas de lui souligner si jamais elle osait lui révéler les penchants de son cœur. Et puis Nymphadora ne s’était jamais réellement intéressé aux garçons sur ce plan là… Elle avait bien eu un ou deux petit flirt au collège mais ça n’avait jamais été bien loin, les garçons la classant plutôt au rang de la bonne copine qui fait rire tout le monde…

Aussi, elle fut sans doute un peu trop ravie de constater que le sujet tournait vite autours d’autre chose que d’éventuels compliments à son égard et elle enchaina donc avec vivacité. De toutes façons, elle aimait bien discuter de tout et de rien avec Remus, même si elle avait la fâcheuse impression de monopoliser la conversation parce qu’il ne se livrait pas des masses sur sa vie un tant soit peu privée soit-elle. Il finit donc par lui demander si elle avait faim ou peut-être soif, et elle lui répondit que ça n’était pas le cas, mais malgré tout, si lui voulait manger ou boire, elle ne l’en empêchait pas le moins du monde. Nymphadora, qui ne se séparait décidément pas de son sourire, ne pu que constater que Remus souriait beaucoup lui aussi, malgré le fait que ça soit plus discret.

« Pas pour le moment. Tu as raison, ce sera un bon prétexte pour plus tard dans la soirée. »

La métémorphomage rit légèrement, amusée. Voila qu’il lui piquait volontiers son excuse. Elle enchaina donc, le regardant assis sur un fauteuil lui aussi, en lui demandant si c’était aussi compliqué que ça en avait l’air, la magie sans baguette car après tout, c’était bien la raison pour laquelle elle était là avec lui ce soir. Elle ne devait pas l’oublier. Mais Remus ne sembla pas du tout s’offusquer qu’elle place le sujet sur le tapis en passant du coq à l’âne.

« … Tout dépend. Comme beaucoup de choses, cela demande de la concentration. Mais je suis sûr que si tu faisais d'efforts pour te concentrer, tu réussirais à être moins maladroite... »

« Tu m’as percé à jour… » Murmura-t-elle avec une lueur étrange dans les yeux.

Bah oui, les imbéciles qui pensaient que Tonks avait une sorte de problème d’oreille interne et que c’était la raison pour laquelle elle était maladroite à en faire virer plus d’un complètement cinglé… Avaient irrémédiablement tors. Nymphadora était maladroite parce qu’elle était tête en l’air tout simplement mais jamais elle n’aurait pu devenir auror si elle n’avait pas été capable de se concentrer un minimum… Les aurors étaient quand même une élite et ça n’était pas pour rien.

« La magie sans baguettes. Je suppose que tu en as déjà entendu parler à Poudlard en cours. Avec ou sans baguettes, tout sorcier possède de la magie dans ses veines. Depuis sa naissance elle est là. Magie qu'il n'est pas capable de maîtriser jusqu'à ce qu'il entre à Poudlard pour justement apprendre à le faire. Un enfant aura plus de difficultés surtout sur le début ; c'est pour cette raison qu'il aura toujours besoin d'une baguette. Comme tu le sais déjà sûrement, la baguette est là pour canaliser le flux magique de chaque personne pour qu'il parvienne plus facilement à le maîtriser. Normalement lorsque nous sommes adultes, nous pouvons plus facilement maîtriser cette magie et ainsi la baguette peut devenir plus superflue... Attention cependant, un sort que l'on lancera avec sa baguette sera évidemment beaucoup plus puissant que lancé sans. Mais on peut incanter de petits sorts ou de plus grands, quand on a plus d'expérience... L'exemple le plus évident c'est, comme tu t'en seras douté, Dumbledore. »

Nymphadora confirma d’un signe de tête lorsqu’il supposa qu’elle avait déjà entendu parler de la magie sans baguette au collège. Bien entendu, ce genre d’exploit faisait rêver tous les jeunes sorciers, mais elle savait également que tous les sorciers n’en n’étaient pas capables et elle ne savait pas si elle en serait capable un jour, mais si elle n’essayait pas, elle ne le saurait jamais. Lorsqu’il cita Dumbledore elle sourit un peu plus. Effectivement, il avait un très haut niveau dans la sorcellerie, et d’ailleurs c’était normal. C’était un homme très intelligent qui avait beaucoup d’expérience dans ce domaine. Il paraissait même que ses sorts de désillusions étaient si puissant qu’il en devenait totalement invisible sans avoir besoin d’une cape… Même si Nymphadora ne l’avait jamais vu de ses yeux, elle le croyait volontiers capable de le faire.

« … Des questions ? »

Nymphadora sourit. Il semblait vraiment content de pouvoir enseigner ce qu’il savait. Remus était fait pour l’enseignement. Elle en était persuadée. Et si seulement il n’avait pas été lycan, elle était certaine qu’il aurait fait une belle et longue carrière de professeur. Elle, pour sa part, avec la potion tue-loup, elle ne voyait pas en quoi son soucis de pleine lune l’empêchait d’être professeur, mais elle savait bien que Remus ne voyait pas les choses autrement. Il suffirait qu’il oublie la potion et il deviendrait un véritable danger pour tous les élèves de l’école. Certes, ils étaient sensés être bien à l’abri dans leurs tours respectives, durant la nuit, mais tout le monde sait bien que certains élèves se fichent éperdument des couvres feux…

« J’aurai bien voulu t’avoir comme professeur de défenses… Mais ça n’est pas une question je le sais bien… »

Elle ne pouvait s’empêcher de plaisanter. C’était dans sa nature voila tout. Bien sur elle ne plaisanterait pas ainsi avec tout le monde et puis il fallait qu’elle se reprenne, si elle ne se concentrait pas un minimum dès le début, Remus ferait tout ces efforts pour rien et elle ne voulait pas ça. Elle se repris donc, l’air plus sérieuse.

« Mais revenons en à notre sujet principal… Puisqu’on utilise pas de baguette, comment ça fonctionne ? On lance un sort comme ça, à voix haute et hop ça marche ? Ou bien c’est autrement ? Je veux dire, si c’est une question de concentration et de volonté, pourquoi tout le monde n’est pas capable de le faire ? Et puis si ça s’apparente à la magie instinctive… Et bien je me souviens à l’époque que je n’avais pas besoin de prononcer quelque chose en particulier pour que ça marche… »

Ou même de le penser parce que Tonks était plutôt douée en sortilèges informulés. Elle avait assimilé la concentration nécessaire à faire des sorts informulés à celle qu’il lui fallait pour changer volontairement d’apparence et ça avait marché.

Il n'avait connu cette situation depuis trop longtemps. Celle de se trouver dans une grande salle avec des tables disposées en rang et donnant cours à de jeunes apprentis sorciers. Parfois cette époque lui manquait et il se demandait pourquoi déjà il avait voulu arrêter. Il se souvenait alors de la raison et en ressentait un léger pincement au cœur. Des évènements s'étaient rapidement enchaînés et ensuite il n'y avait plus pensé. L'idée de retourner au château ne lui était plus revenir lui parcourir l'esprit parce qu'il avait d'autres choses à penser mais se retrouver dans la situation présente lui faisait se souvenir. La seule différence était qu'il n'avait qu'une seule élève et elle n'était pas aussi jeune qu'à ceux auxquels il avait enseigné. Et puis, à cette époque il y a plus de deux ans maintenant, il avait fini par se dire que c'était mieux ainsi, qu'un jour ou l'autre quelqu'un découvrait qui il était et alors la nouvelle ferait le tour du château et parviendraient aux oreilles des parents qui écriraient à Dumbledore. Il prenait beaucoup trop de risques déjà alors il ne voulait pas empirer la situation. Même s'il leur disait qu'il prenait de la Potion Tue-Loup, les gens cataloguait rapidement en une seule catégorie. A savoir qu'ils représentaient un danger. Leur argument : « Ils sont tous pareils. On ne peut pas leur faire confiance. »

Ils s'en fichaient que certains soient différents des autres et désiraient s'en sortir, avoir une autre vie que celle à laquelle on les avaient condamnés... C'était ça la vie. Il l'avait compris depuis longtemps. La plupart des gens ne cherchaient pas à voir plus loin que ce que leur montraient les apparences et pour eux, un loup-garou était un loup-garou. Il était donc persuadé qu'un jour ou l'autre, son secret aurait été découvert... Une chance lui avait été accordée d'enseigner durant un an et cette chance, il en avait été heureux. On lui avait permis de voir ce que cela faisait d'enseigner et il avait énormément aimé. Mais les choses qu'on aime, il avait toujours su qu'elles ne duraient jamais. Un jour ou l'autre, le Destin l'aurait rattrapé. Parce que pouvoir conserver le bonheur trop longtemps, c'était impossible. Toujours, dès qu'il avait cru que quelque chose lui était acquis, quelque chose s'était produit pour venir y mettre fin. Alors il ne se faisait plus aucune illusion depuis longtemps... Fut un jour où il avait y croire. Ce jour était loin.

Remus esquissa un léger sourire lorsqu'il l'entendit le complimenter. Bien sûr qu'il s'agissait d'un compliment. Elle lui avait dit qu'elle aurait bien aimé l'avoir en professeur un jour. Evidemment, d'un côté Remus n'aimait pas les compliments parce qu'on ne savait jamais quoi y répondre. En tous cas, « il » ne savait pas comment y répondre. C'était autre chose que lorsque c'était vous faisiez des compliments à quelqu'un. Et puis il était rarement habitué à recevoir des compliments que cela le surprenait toujours... Quoiqu'il était au courant que nombre d'élèves appréciaient ses cours l'année où il avait enseigné. En particulier des élèves provenant des Maisons Gryffondor – Serdaigle et Poufsouffle. Il avait même réussi à rabattre de Peeves malgré ses « Lupin le Turlupin zinzin » … (Quelque chose du genre). Peeves devait encore se souvenir de cette épisode honteux pour lui d'ailleurs...

« Pourquoi ça ? Ton professeur était si mauvais ? » lui demanda t-il avec amusement tandis qu'il l'observait essayer de rassembler toutes les capacités de concentration qu'elle pouvait. Quand elle réfléchissait, il ne saurait dire mais elle avait quelques petites fossettes qui se creusaient sur ses joues et il trouvait cela charmant. D'un point de vue tout à fait objectif bien entendu. Bref, il se concentra plus fortement sur les différentes questions qu'elle lui avait posé d'affilées... Questions qu'on allait reprendre dans l'ordre et l'une après l'autre hein.

« … Sauf que quand tu étais petite, tu le faisais sans le vouloir et tu ne pouvais pas décider quel sort lancer. Cela se faisait tout seul. De même que tu ne pouvais le contrôler. Quant à la question pourquoi tout le monde n'est pas capable de le faire, je dois avouer que je n'en sais rien. Je ne sais pas non plus quel est le pourcentage de population qui est capable de le faire. Mais tu as raison sur un point, c'est presque pareil que les sortilèges informulés sauf que dans les sorts informulés, c'est avec ta baguette que tu vas pointer ta cible. Non pas en la fixant avec les yeux. Car à défaut de baguette, c'est le regard qui doit jouer ce rôle. Il faut se concentrer sur la cible ou l'objet que tu veux ensorceler... Pas besoin de lancer le sort à voix haute... Tu te souviens sûrement avoir déjà vu Dumbledore allumer des bougies d'un simple geste de la main ?  Ce doit être psychique. L'esprit doit être capable de se concentrer, de canaliser la magie pour réussir le sort qu'il veut. Ce n'est donc pas de la magie instinctive puisque c'est toi qui la dirige dans un sens que tu as choisi... »

Sur ces derniers mots, il se leva avant de faire un tour d'horizon du regard, cherchant vraisemblablement quelque chose. Il se dirigea vers la cheminée sur laquelle se trouvait un vieux chandelier. S'arrêtant devant ce dernier, il le prit avant de se retourner en direction de Nymphadora. Il se concentra ensuite dessus, laissant son image l'imprégner et il « donna l'ordre » suivant à son esprit : « Lumos ». Sans qu'aucunes paroles ne soient prononcées, le chandelier s'alluma et sa lumière vacillante se mit à éclairer autour de lui.

« … Il suffit de te concentrer l'énergie présente en toi puis d'invoquer le sortilège que tu veux. Attention, ce n'est pas non plus évident dès le premier coup... »

Sinon tout le monde pourrait le faire. Mais il avait confiance... Nymphadora était très douée. Elle avait peut-être quelques défauts, comme avoir du mal à se concentrer parfois ou encore être très maladroite mais il n'en demeurait pas moins qu'elle était très douée. Sinon elle ne serait pas devenue Auror et Maugrey n'aurait pas pris la peine de l'entraîner.

« … Mais surtout, ais confiance en ce que tu fais. »

« Pourquoi ça ? Ton professeur était si mauvais ? »

Nymphadora rit à la remarque du lycan. Mauvais ? Non ça n’était pas tellement ça mais disons plutôt qu’il n’avait rien à voir avec Remus.

« Disons plutôt qu’il sentait mauvais… Et puis il était assez strict aussi… Et ça c’est sans parler de son incroyable talent pour radoter… »

Vraiment, avoir Remus comme professeur était bien plus agréable aussi bien à l’odeur qu’à la vue… Nymphadora n’était pas prête d’oublier ce professeur au crane dégarni et bedonnant qui semblait avoir une très vague idée de l’hygiène si bien que les élèves s’étaient mis à l’appeler « le troll » entre eux…Nymphadora n’appréciait pas vraiment que l’on donne des surnoms péjoratifs aux autres mais elle ne pouvait empêcher une partie d’elle-même d’être bien d’accord avec la définition…

Nymphadora n’insista donc pas sur le sujet, préférant ne pas se souvenir de telles choses trop longtemps au risque d’en attraper la nausée et elle commença donc a questionner Remus sur la magie sans baguette qui lui avait toujours parue extrêmement compliquée à plus forte raison parce qu’elle n’avait jamais réussi à comprendre comment ils faisaient, certains sortilèges exigeant que la baguette fasse un geste précis pour qu’il fonctionne.

« … Sauf que quand tu étais petite, tu le faisais sans le vouloir et tu ne pouvais pas décider quel sort lancer. Cela se faisait tout seul. De même que tu ne pouvais le contrôler. Quant à la question pourquoi tout le monde n'est pas capable de le faire, je dois avouer que je n'en sais rien. Je ne sais pas non plus quel est le pourcentage de population qui est capable de le faire. Mais tu as raison sur un point, c'est presque pareil que les sortilèges informulés sauf que dans les sorts informulés, c'est avec ta baguette que tu vas pointer ta cible. Non pas en la fixant avec les yeux. Car à défaut de baguette, c'est le regard qui doit jouer ce rôle. Il faut se concentrer sur la cible ou l'objet que tu veux ensorceler... Pas besoin de lancer le sort à voix haute... Tu te souviens sûrement avoir déjà vu Dumbledore allumer des bougies d'un simple geste de la main ? Ce doit être psychique. L'esprit doit être capable de se concentrer, de canaliser la magie pour réussir le sort qu'il veut. Ce n'est donc pas de la magie instinctive puisque c'est toi qui la dirige dans un sens que tu as choisi... »

Passionnée par les explications de Remus, Nymphadora avait un grand sourire même si elle était on ne peut plus concentrée. Pour le moment c’était plutôt facile, il expliquait et tout ce qu’elle avait à faire c’était bien écouter. Remus semblait de plus tellement content d’enseigner quelque chose qu’il savait, qu’elle ne voulait pas le décevoir en laissant son esprit vagabonder à sa guise et lui faire savoir trop vite qu’elle était une élève bien indisciplinée. Il lui expliqua donc que la magie sans baguette s’apparentait aux sorts informulés et qu’à défaut de baguette, c’étaient les yeux qui devaient commander.

Il fit ensuite référence au professeur Dumbledore qui, il était vrai, utilisait la magie sans baguette pour des sorts simples. Tonks avait toujours plus ou moins pensé qu’il le faisait exprès, aimant impressionner les jeunes élèves du collège. Mais pour la première fois ce soir, son esprit s’égarait et partait à sa guise explorer les recoins de ses pensées pour les faire divaguer. Nymphadora cligna des yeux et recentra son attention sur Remus. Elle lui fit un petit signe de tête affirmatif pour lui faire savoir qu’elle avait tout bien enregistré. La théorie ne lui pausait généralement pas trop de soucis, mais la pratique c’était une toute autre histoire et même si Remus ne s’attendait certainement pas à ce qu’elle réussisse quoi que ce soit aujourd’hui - tout comme elle d’ailleurs - elle aurait bien aimé pouvoir y arriver un tout petit peu…

Elle regarda Remus se lever et se demanda ce qu’il voulait bien faire. Il scruta la pièce un instant et bientôt sembla trouver ce qu’il cherchait. Nymphadora suivit son regard et constata qu’il fixait un petit chandelier, chandelier qui s’alluma tout à coup sans que rien n’ait pu faire penser que ce serait bientôt le cas. Elle tourna de nouveau son attention sur le maraudeur et sourit. Il venait d’utiliser un Lumos informulé et vu l’absence de baguette dans ses mains, c’était forcément un exemple de ce qu’il était capable de faire avec la magie sans baguette.

« … Il suffit de te concentrer l'énergie présente en toi puis d'invoquer le sortilège que tu veux. Attention, ce n'est pas non plus évident dès le premier coup... »

Oui elle s’en doutait bien. Elle n’espérait pas de miracle surtout qu’elle avait déjà essayé durant sa formation d’auror, ça ne remontait pas à bien loin mais elle n’y était pas parvenue. Son examinateur avait directement décrété qu’elle ne faisait pas partit des personnes capables de pratiquer ce genre de magie, mais Alastor n’avait jamais été de son avis. La métamorphomage avait alors songé que l’auror avait bien trop confiance en elle.

« … Mais surtout, ais confiance en ce que tu fais. »

C’était plus facile a dire qu’à faire… Mais puisqu’il fallait bien se lancer… Nymphadora se leva à son tours et de mis à fixer le même chandelier… Remus l’avait allumé elle allait donc tenter de l’éteindre. Le sortilège nox n’était guère plus compliqué à réalisé que le Lumos en temps normal mais voila, malgré sa concentration elle n’arrivait visiblement à rien puisque le chandelier restait allumé… Peut-être que si elle soufflait discrètement dessus… Non il était trop loin de toutes façons… Au bout de dix minutes d’efforts vains, elle abandonna.

« Je crois que mon examinateur avait raison finalement et qu’Alastor a une trop haute opinion de moi… J’essayais de l’éteindre mais comme tu peux le voir j’ai lamentablement échoué… » Dit-elle alors que la couleur de ses cheveux perdaient un peu de leur éclat sous sa déception. « Je me demande ce que je fais de travers… »

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle réussisse tout de suite mais il était le genre de professeurs à ne jamais abandonner quelqu'un sous prétexte qu'il n'arrivait pas à faire quelque chose. Au contraire, il allait lui donner une seconde chance afin qu'il puisse mieux faire que la première fois. L'exemple de Neville en était le plus parfait exemple. Lui son problème, c'était qu'il manquait d'assurance. Il ce manque d'assurance lui était fatal surtout en défenses contre les forces du Mal. Mais lorsqu'il l'avait eu en élève, il lui avait donné une chance, il lui avait même demandé de venir devant toute la classe et d'affronter cet Epouvantard. Et résultat, il avait réussi. Il ne savait pas où il en était aujourd'hui, mais il espérait bien qu'il était plus confiant et donc meilleur qu'avant, mais d'après ce qu'il en avait entendu, Dumbledore lui-même avait fait en sorte que les défauts de Harry et Neville s'amenuisent afin de tromper Voldemort sur l'identité de l'Elu... Quoiqu'il en soit, Remus n'était pas le genre de professeur qui ne faisait pas tout son possible avant de se décourager – pour ce qui était d'aider les autres en tous cas. Il n'avait jamais de sa vie pensé à lui avant de penser aux autres... Tout avait toujours tourné autour de cela.

Quoiqu'il en soit, quelle était donc le problème de Nymphadora ? Ses difficultés à se concentrer peut-être ? Peut-être que sa pensée se dispersait de trop pour ne pas pouvoir se concentrer que sur une seule chose. Pourquoi ne parvenait-elle pas à faire de la magie sans baguettes ? Il fallait avant tout trouver la faille. Et il se donnait pour objectif de la trouver. Il la regarda se lever et s'avancer vers le chandelier qu'il tenait toujours, devinant qu'elle allait essayait de l'éteindre. Le lycan observa attentivement chaque trait de son visage qui se contracta sous l'effet de sa concentration. Malgré lui, il ne put s'empêcher de l'admirer, d'admirer la fraîcheur de ses traits, leur jeunesse, la franche détermination qu'il voyait se dessiner sur son visage. La lumière vacillante du chandelier qu'il tenait donnait en plus de cela une nouvelle dimension, une beauté presque surnaturelle, à ce qu'elle éclairait. Remus ne se rendit pas compte tout de suite de son observation figée. Il revint à la réalité... Fort heureusement, ses traits étaient toujours fixés dans la même expression de concentration et il en fut rassuré.

Il tourna ensuite son attention sur le chandelier, observant la flamme. Apparemment, malgré ses efforts déployés, elle n'arrivait pas à éteindre la flamme. C'était donc qu'il manquait quelque chose. Découragée, elle lui dit que finalement son examinateur devait avoir raison et que Maugrey devait avoir une trop grande opinion d'elle, ajoutant qu'elle essayait d'éteindre la flamme mais qu'elle avait lamentablement échoué. La couleur de ses cheveux perdirent même un peu de leur éclat... Remus devait avouer l'avoir vu bien plus combattive qu'en ce moment ! C'est vrai, il la voyait en battante, ne pas abandonner facilement ses objectifs. Il esquissa un léger sourire avant de lui dire sur un ton confiant afin de la mettre à l'aise. « … Je n'irai pas dire lamentable quand même. Pour un premier essai ce soir, je ne m'attendais pas à ce que tu réussisses du premier coup. Je t'ai observée pendant que tu essayais de te concentrer et j'essaie de trouver le problème... Peut-être qu'il y a eu des pensées parasites qui sont restées dans ton esprit pour faire entrave ? Essaie de vider ton esprit, de te concentrer uniquement sur le sort et rien d'autres... Peut-être que c'est ça le problème... Peut-être n'as-tu pas vidé assez ton esprit, même si tu le croyais...»

« … Je n'irai pas dire lamentable quand même. Pour un premier essai ce soir, je ne m'attendais pas à ce que tu réussisses du premier coup. Je t'ai observée pendant que tu essayais de te concentrer et j'essaie de trouver le problème... Peut-être qu'il y a eu des pensées parasites qui sont restées dans ton esprit pour faire entrave ? Essaie de vider ton esprit, de te concentrer uniquement sur le sort et rien d'autres... Peut-être que c'est ça le problème... Peut-être n'as-tu pas vidé assez ton esprit, même si tu le croyais...»

Lamentable était peut-être un mot un peu fort, c’était vrai et la métamorphomage sourit lorsque Remus le fit remarquer. Il continua en remarquant qu’il ne s’était pas attendu à ce qu’elle réussisse du premier coup et d’ailleurs cela ne lui fit pas grand choc, elle non plus elle ne s’attendait pas à y parvenir du premier coup. Il fallait d’abord qu’elle comprenne comment ça fonctionnait.

Elle rougit ensuite lorsqu’il lui expliqua qu’il l’avait observé alors qu’elle fixait son attention sur le chandelier afin d’en éteindre la flamme que Remus avait allumé juste avant sans aide de sa baguette, juste avec sa volonté. Hors s’il s’avérait qu’elle avait assez de volonté pour changer d’apparence, ça n’était pas le cas en ce qui concernait la magie sans baguette. Soit c’était plus difficile, soit ce talent inné ne lui demandait finalement plus tellement de concentration que cela… Il fallait avouer qu’après toutes ces années à s’entrainer et à jouer avec son morphisme, il y avait des chances que ça soit le cas.

« Vider assez mon esprit… » Répéta-t-elle pensive.

C’était une chose plus facile à dire qu’à faire et Nymphadora n’était même pas persuadée d’avoir un jour réussit à vider assez son esprit… D’ailleurs pour l’occlumencie, elle faisait partit de ceux qui ne vidaient pas leurs esprits mais qui rangeaient leurs pensées dans des tiroirs fermés à double tours… C’était aussi efficace et personne ne s’en était plus plaint lorsqu’elle avait su maitriser l’occlumencie.

D’ailleurs, à bien y réfléchir, Nymphadora était bien persuadée être incapable de vider totalement son esprit. Elle avait toujours quelque chose en tête, du matin au soir, même la nuit puisqu’elle rêvait et les rêves ne sont rien d’autre que le témoignage de nos propres pensées alors que nous sommes inconscient… Elle ne savait plus trop où elle avait entendu ça mais la phrase lui avait plu…

Elle tenta donc de vider son esprit, mettant d’abord ses pensées dans des petites boites comme elle le faisait lorsque l’occlumencie devait entrer en action car Nymphadora n’était pas comme Rogue, elle ne passait pas sa vie avec ses barrières d’occlumens érigées comme une forteresse tout autours d’elle. Les minutes s’égrainèrent et rien ne semblait changer pour ce pauvre chandelier dont la bougie continuait de se consumer… Mais le hic n’était pas là cette fois-ci, non, Nymphadora n’essayait même pas d’éteindre la flamme, elle tentait de vider totalement son esprit. Mais comment y parvenir, là que Remus était si prêt et l’observait ? Elle qui était déjà incapable de se vider totalement la tête quand elle était toute seule dans le silence et dans le noir ?

« Et admettons que je ne réussisse jamais à vider totalement mon esprit ? » Demanda-t-elle en reportant son attention sur Remus. « Je dois bien t’avouer que je n’y suis jamais parvenue… Je sais que je suis occlumens mais c’est pas comme ça que je fonctionne… »

Oui, Alastor lui avait dit de ne pas dire ce genre de chose. « Vigilance constante » mais voila, Remus n’était pas un mangemort ni même un ennemi et Nymphadora avait toute confiance en lui alors ça ne lui faisait rien que Remus sache qu’elle ne fonctionnait pas comme tout le monde pour certaines choses et puis Alastor était trop parano de toutes manières.

« Combien d’années t’es-tu entrainé avant d’y parvenir ? La première fois je veux dire. »

… Il réfléchissait toujours aux raisons pour lesquelles elle n'avait pas réussi cette première fois. Peut-être que c'était parce que elle n'y croyait pas vraiment. Imaginons : si l'esprit n'est pas persuadé à cent pour cent qu'il peut faire quelque chose, et bien il ne pourra pas totalement se concentrer sur la tâche qu'il essaie de faire. Il ne pourra pas s'y donner à fond. Peut-être qu'il fallait qu'elle y croit un peu plus. Cela lui faciliterait d'ailleurs par la même occasion de lui vider l'esprit. Elle ne devrait pas avoir de problèmes pour vider son esprit... Elle était Occlumens – bien que Remus ne le sache pas mais qu'il l'était lui-même – et pour pouvoir l'exercer, il fallait pouvoir vider son esprit de toutes ses pensées, ériger un mur entre les souvenirs que l'on voulait bien montrer et ceux que l'on voulait cacher. L'occlumancie c'était « choisir » de montrer ce que l'on voulait montrer et pouvoir dissimuler le reste. Enfin, chacun avait sa propre méthode. Certaines personne utilisaient des murs derrière lesquelles ils rangeaient leurs souvenirs pendant que d'autres utilisaient des sortes de tiroir. Il pouvait y avoir plusieurs méthodes pour arriver au même objectif.

Elle résuma ensuite ce qu'il venait de lui dire, à savoir qu'elle devait vider son esprit, comme si elle essayait de les imprimer puis d'en comprendre le mécanisme. On pouvait le résumer à cela. Il s'agissait d'un mécanisme. A toutes choses, il y avait une sorte de mécanisme qu'il fallait pouvoir décrypter pour comprendre comment cela fonctionnait. Puis, il fallait essayer de l'appliquer. Ce n'était pas forcément facile. Chaque mécanisme était différent, bien qu'ils puissent disposer de quelques points communs. D'ailleurs, elle était Métamorphomage. Elle l'était depuis qu'elle était depuis sa naissance et ne le contrôlant pas tout de suite, il avait fallu qu'elle le contrôle ; il avait fallu qu'elle en apprenne le mécanisme. Ça aussi, il y en avait un. Et aujourd'hui, elle le faisait machinalement, presque sans y penser... A chaque chose, il y avait un mécanisme qu'il fallait tenter de décrypter pour mieux s'en servir.

Remus l'observa un moment. Pour un peu, il pourrait presque croire que c'était lui qui l'empêchait de vraiment se concentrer ou qui l'empêchait de vider son esprit. Elle semblait de nouveau essayer de se concentrer mais la flamme ne s'éteignant toujours pas, il se dit qu'elle essayait plutôt de vider son esprit et non de l'éteindre. Finalement, elle rompit sa concentration pour le regarder et lui demander s'il était possible qu'elle n'y arrive jamais. Et bien, si elle n'y arrivait jamais, ils auraient fait ce qu'ils auront pu ! Ce n'était pas tragique de ne pas savoir faire de la magie sans baguettes. C'était pratique certes, mais on pouvait s'en sortir sans et même être une bonne combattante. En reflet à ses pensées précédentes, il apprit qu'elle était alors Occlumens aussi. Cela l'étonna un peu. Il la pensait douée assurément mais l'Occlumancie tout comme la Légilimancie était un art très compliqué et si elle réussissait l'un, alors cela voulait dire qu'elle avait certaines capacités psychiques quand même et que donc elle pouvait réussir à vider son esprit.

« Oh tu es Occlumens... Comment fonctionnes-tu alors ? Si tu as su trouver la bonne méthode pour toi dans cet art, alors peut-être pourrais-tu la réutiliser. Chaque personne a une méthode différente. Certaines vont imaginer un mur qu'ils vont ériger entre les souvenirs qu'ils veulent cacher et ceux qu'ils ont construit pour tromper l'ennemi, d'autres vont utiliser autre chose... » lui expliqua t-il doucement. « Pour te répondre, j'ai dû mettre un mois à maîtriser parfaitement le premier sort. Du style Lumos. Mais plus tu le pratiqueras, plus après ça te sera plus facile et naturel après. C'est comme beaucoup de choses. »

Oui, prenons un exemple par exemple : il n'avait pas eu l'occasion de beaucoup pratiquer les relations humaines, donc il avait quelques lacunes... ! Enfin, ce n'était qu'un exemple bien entendu... Un exemple parmi d'autres.

« Oh tu es Occlumens... Comment fonctionnes-tu alors ? Si tu as su trouver la bonne méthode pour toi dans cet art, alors peut-être pourrais-tu la réutiliser. Chaque personne a une méthode différente. Certaines vont imaginer un mur qu'ils vont ériger entre les souvenirs qu'ils veulent cacher et ceux qu'ils ont construit pour tromper l'ennemi, d'autres vont utiliser autre chose... »

Tonks avait toujours pensé qu’il était indispensable d’être occlumens lorsqu’on était auror. Bien sur, elle savait que beaucoup de ses collègues n’étaient absolument pas occlumens pour deux noises mais elle pensait que c’était mieux de savoir protéger ses secrets lorsqu’on faisait partit d’une élite spécialement créé par le ministère pour se charger des mangemorts et des sorciers les plus coriaces, les plus dangereux du monde magique Anglais. Aussi, elle avait sauté sur l’occasion en choisissant l’option « occlumencie » si l’on pouvait le dire comme ça. Ca n’avait pas été chose facile et ses trois ans de formation pour devenir auror n’avaient pas été de trop pour qu’elle puisse maitriser l’occlumencie mais Nymphadora était fière d’elle d’avoir réussi à apprendre cette branche particulièrement compliquée de la magie.

Elle sourit à Remus, légèrement étonnée, lorsqu’il s’étonna qu’elle soit occlumens. Curieusement, elle avait pensé qu’il était déjà au courant mais c’était vrai que le sujet n’était pas forcément abordé que ça soit avec lui ou avec quelqu’un d’autre. Ca n’était pas une chose dont on se ventait il fallait bien le dire. Elle fut surprise à son tours d’entendre qu’elle n’était pas forcément la seule à ne pas vider réellement son esprit de toute pensée pour parvenir à protéger ce dernier mais elle attendit qu’il continue avant de lui répondre.

« Pour te répondre, j'ai dû mettre un mois à maîtriser parfaitement premier sort. Du style Lumos. Mais plus tu le pratiqueras quelque chose, plus après ça te sera plus facile et naturel après. C'est comme beaucoup de choses. »

Nymphadora confirma d’un vif signe de tête, c’était comme pour tout, c’était en s’entrainant qu’on finissait par réussir ce qu’on voulait apprendre. Et puis c’était moins drôle quand ça vous tombait tout cuit dans le bec.

« J’imagine mon esprit comme une grande pièce pleine de meubles, et j’enferme toutes mes pensées dans plusieurs meubles, les plus importantes, les plus intimes, dans un meuble caché tout au fond et fermé à plusieurs tours… C’est comme de s’imaginer à l’intérieur de sa propre tête à faire le ménage… Mes pensées sont toujours là, mais je les défend farouchement et quand quelqu’un vient dans ma tête de force la première chose qu’il y voit, c’est moi, entourée de meubles, la baguette pointé entre ses deux yeux. » Expliqua-t-elle dans un grand sourire.

Son sourire s’élargit et elle lui fit un petit clin d’œil espiègle avant de rire un peu. Elle était heureuse, rien que la présence de Remus suffisait maintenant à la rendre tout de suite plus gai, à illuminer ses journées alors elle en profitait autant qu’elle le pouvait tout en restant discrète. Mais ça, si elle le disait à Remus, il irait surement lui dire qu’elle se trompait… Pourtant il ne pouvait pas prétendre mieux savoir qu’elle ce qu’elle ressentait…

Nymphadora pris une grande inspiration et fit cette grimace concentrée, la même que celle qu’elle faisait lorsqu’elle changeait volontairement d’apparence, puis elle plissa les yeux et au bout de quelques minutes la flamme du chandelier vacilla fortement mais ne s’éteignit pas. Elle se déconcentra aussitôt, heureuse d’avoir presque réussit à le faire et elle sauta sur place avant de sauter au cou de Remus.

« T’as vu ! J’y étais presque !!! » Lorsqu’elle se rendit compte de ce qu’elle venait de faire et d’où elle se trouvait exactement, elle rougit fortement et toute embarrassée, elle s’éloigna. « Désolée… Alastor me répete pourtant tous les jours de contrôler mes « débordement émotionnels et inutiles » comme il appelle ça… »

Elle eu un petit sourire gêné et se fustigeait intérieurement, mais comment avait-elle pu être aussi imprudente ! Remus allait surement avoir des soupçons maintenant et jamais rien ne serait plus pareil… Si seulement elle pouvait arrêter de rougir… Elle ne voulait pas qu’il se mette à la fuir comme la peste sous prétexte qu’elle était un peu trop attachée à lui à son sens… C’est pas comme si elle avait choisit, ça s’était fait tout seul, sans prévenir et un jour elle s’était enfin rendu compte que Remus n’était pas qu’un ami dans son cœur.

« Je t’ai pas fait mal au moins ? Maladroite comme je suis j’aurai bien été capable de t’écraser un pied sans m’en rendre compte… Remus… ? Pourquoi tu parles plus ? »

Oui bon elle ne lui avait pas franchement laissé le temps d’en placer une mais elle était angoissée à l’idée qu’il lui dise tout à coup qu’il ne voulait plus jamais la voir… C’était idiot mais les peurs sont souvent irrationnelles.

L'Occlumancie était un Art difficile, autant que la Légilimancie. Remus ignorait qu'elle avait appris cet Art. Il ne pouvait s'empêcher d'en être impressionné. Encore un détail qui indiquait que Maugrey ne s'était pas trompé en lui enseignant tout ce qu'il savait et qu'elle avait beaucoup de talent. Tout le monde ne le pouvait pas. Même s'ils essayaient de l'être, tout le monde ne réussirait jamais. Il leur manquerait quelque chose, quelque chose de primordiale. Ce n'était pas un talent inné. Il fallait juste apprendre. Il fallait pourtant avoir une certaine prédestination. Une capacité à la concentration et de la volonté. Beaucoup de volonté. Le lycan avait commencé à s'intéresser à ces deux Arts durant sa sixième année et il avait longuement méditer sur la nécessite de les avoir. Il n'avait pas envie de révéler à des potentiels ennemis des souvenirs dont il ne voulait en aucun cas qu'ils se servent pour arriver jusqu'à lui. Il ne désirait pas que l'on intercepte ses potentiels points faibles. Car, même s'il ne les montrait guère, il y en avait. Tombé dans les mauvaises mains, on pourrait s'en servir à mauvais escient.

Le jeune homme – à l'époque – avait longtemps réfléchi lequel de ces deux arts étaient mieux. Posséder les deux était un plus... Mais rentrer dans l'esprit des gens, leur extirper leurs plus profondes peurs ou expériences, ce n'était pas ce qu'il cherchait. Il n'avait jamais voulu faire aux autres ce que lui-même ne voudrait pas qu'on lui fasse. Même avec ses ennemis en effet. Ce n'était pas loyal à son opinion... Et il ne pouvait pas. Cela allait au contraire de ses principes. C'était peut-être un tord, qui sait, parce que leurs ennemis n'hésiterait pas un instant eux. Mais justement, Remus était de ceux qui était différent de ces personnes. Depuis qu'il était petit, il se refusait à devenir ce que Greyback avait voulu faire de lui. Aujourd'hui, il se refusait toujours de tomber aussi bas que ses ennemis. Il agirait à la loyal. Cela ne faisait pas de lui quelqu'un de faible, ni aux capacités magiques limitées. Il y avait juste des choses que son honneur refusait de faire. Alors il avait choisi l'Occlumancie. Pour lui, protéger ses pensées, ses souvenirs, c'était le plus important. S'il protégeait son esprit, alors il n'avait rien à craindre.

Nymphadora approuva ses paroles d'un sourire avant de reprendre la parole en lui expliquant ce qu'elle imaginait elle pour réussir à fermer son esprit. Tout en l'écoutant, le lycan hocha la tête. C'était une belle stratégie. Ce n'était pas la même chose que lui par exemple. Comme quoi, chaque personne étant différente, elle avait une façon à elle d'organiser son esprit. Tout comme on avait chacun une façon de réagir dans la vie. Elle, elle imaginait des meubles avec quantités de tiroirs dans lesquels elle enfermait chacun de ses souvenirs, chacune de ses pensées. Remus ne pourrait de toutes façons pas dire si telle façon était la meilleure. D'un, il n'était pas expert en la matière ; il n'était pas maître d'Occlumancie. Et de deux, tant qu'une méthode marchait, alors elle n'était pas mauvaise. Lorsqu'elle termina son explication, la jeune Métamorphomage rigola. La voir ou l'entendre rire avait tendance à le mettre de bonne humeur et il ne put réprimer un sourire lui aussi...

Perdu dans ses pensées – tiens, serait-ce contagieux d'avoir la tête en l'air ou était-ce une 'maladie' qui le prenait le plus lorsqu'elle était là? - il en fut tiré lorsqu'elle s'écria qu'elle avait réussi. Ce fut pour constater qu'elle s'était à nouveau concentrée et qu'elle avait réussi... Non, qu'elle avait 'presque' réussi ! Miracle !... Non, ce n'était pas parce qu'elle avait réussi à l'éteindre mais plutôt parce qu'elle avait presque réussi la SECONDE fois seulement. Lui, au bout de la quatrième fois il l'avait fait vaciller. Quoiqu'il était plus jeune aussi. Il avait seize ans à l'époque. Attendez, elle n'avait pas triché au moins n'est-ce pas ? Parce que pour le coup il n'avait rien vu ! Une petite voix dans sa tête cependant lui souffla qu'il n'en était rien. Il s'assimilait pas du tout le mot 'triche' à elle.

Prise dans un débordement de joie intense – il avait toujours noté qu'elle avait beaucoup -, elle lui sauta au cou... ? Lui il sautait rarement au cou des gens, pour ne pas dire jamais. Quoique remarquez, il était un peu un cas à part en vérité. Il sentit une sueur froid lui parcourir le dos. Non habitué aux contacts physiques de ce genre, il se figea tandis que son corps se crispait et que ses bras restaient, pendants, de chaque côté de son corps. Fort heureusement, dès qu'elle se rendit compte de sa réaction « un peu » excessive, elle s'empressa de s'écarter pendant que Remus ne savait pas trop où se mettre où ce qu'il devait répondre. Il aurait juré voir ses joues rosies dans la pénombre...

Non et puis de toutes façons, comment pourrait-il donc avoir des soupçons sur quelque chose. Elle était toujours enjouée avec n'importe qui d'autres. C'était peut-être la première fois qu'elle lui sautait au coup mais ce n'était pas la première fois qu'elle sautait au cou des gens ! Non ce n'était pas une attitude si inhabituelle avec elle... Sans compter qu'il ne faisait aucun doute qu'elle était beaucoup plus tactile que lui. Que beaucoup de gens qu'il connaissait d'ailleurs. Pourquoi alors cela semblait la mettre si mal à l'aise  c'était bizarre ! Comme si elle avait fait une bêtise ! Et inutile de vous dire que cela le déconcerta. Il ne voyait vraiment pas pourquoi elle semblait si gênée... En fait, ce n'était même pas son style à elle mais plutôt à lui, d'être embarrassé!

La sensation de chaleur qui s'était répandu quelques secondes en lui, un peu à la façon d'un venin, avait disparu de nouveau. Assez vite. Il cligna des yeux et la regarda, étonné. Marché sur le pied ? Non pas du tout voyons... Elle l'aurait bien sentit quand même n'est-ce pas ? Comment ça il ne parlait pas ? Elle ne lui avait pas vraiment laissé l'opportunité d'en placer une et ensuite, il était plus déconcerté que choqué. « Erm, chacun réagit à sa manière... On ne peut rien contre sa propre nature... » fit-il, après s'être raclé la gorge au moins trois fois avant de finalement pouvoir retrouver le sens de la parole. « Et sans que cela soit une critique... » Jamais aucune critique ne sortirait de sa bouche – du moins tant que ce n'était pas fondé - « … tu es plutôt tout le contraire de ce que je suis... » Il esquissa un léger sourire qui confirmait bien qu'il ne s'agissait pas du tout d'une critique. Peut-être l'âge. Peut-être sa jeunesse en était-elle la cause. Remus avait trop vécu sans aucun doute, il avait vu trop de choses... Trop de mauvaises choses. Il avait mûri bien vite. Ce n'était pourtant pas un frein à une quelconque amitié. Remus appréciait beaucoup la jeune femme. C'était une vérité. Il aimait bien sa compagnie. En vérité, elle semblait lui apporter des choses qu'il n'avait plus depuis longtemps. La joie de vivre. Un nouveau souffle rafraîchissant. Tout le monde avait besoin de rire un peu, et on en aurait certainement de plus en plus besoin.

La voyant subitement aussi mal à l'aise, il se hâta de la rassurer. « Je vais très bien, merci de t'en inquiéter... Tu ne m'as pas marché sur le pied ». Il esquissa un sourire rassurant avant de poursuivre, revenant sur le sujet initial. « Je dois avouer qu'avoir 'presque réussi' n'est pas mal, mais tu peux mieux faire même si je n'ai réussi à la faire moi-même vaciller qu'à la quatrième fois. Evidemment, j'étais plus jeune que toi à l'époque. Cela vient en s'exerçant. Alors, tu es décidée à me l'éteindre vraiment cette bougie ? » termina t-il en laissant les coins de sa bouche se tordre en un petit sourire.

Et au cas d'un nouveau débordement émotionnel, disons qu'il allait déjà se préparer mentalement et physiquement à y faire face... Il se sentait presque comme un adolescent débutant quand elle était là. Comme s'il savait encore moins s'y prendre avec les gens, comme s'il était encore plus maladroit qu'elle. Comme s'il avait tout à réapprendre en ce qui concernait le relationnel. C'était curieux.

« Bien sûr, ce n'est pas grave si tu n'y arrives pas aujourd'hui. Un professeur ne donne jamais qu'un seul cours à ses élèves. » ajouta t-il, simplement dans le sens de la rassurer et en même temps en lui faisant naître l'espoir qu'ils risquaient fort de se revoir après ce jour. Se revoir, je veux dire, rien que tous les deux donc...

Rouge comme une pivoine et ne sachant plus où se mettre, Nymphadora se débattait intérieurement entre deux sentiments totalement contradictoires… Le premier était bien évidemment sa gêne et se rendant compte de ce qu’elle venait de faire. Parce qu’elle savait bien qu’elle était tombée amoureuse de Remus, sans trop comprendre le pourquoi du comment d’ailleurs, mais cela faisait si peu de temps qu’elle n’était pas encore sur d’être prête à le lui avouer. De plus, elle craignait sa réaction le jour où il l’apprendrait car aussi bien qu’elle était certaine de ne pas être encore prête pour ce genre d’aveux (parce qu’elle ne l’avait tout simplement jamais fait avant) Nymphadora savait également de façon sure qu’elle ne pourrait pas vivre toute sa vie en l’aimant en silence sans qu’il n’en sache jamais rien, juste parce qu’elle avait peur qu’il ne la rejette lorsqu’il l’apprendrait.

Le deuxième sentiment qui faisait actuellement rage dans l’esprit de la métamorphomage, c’était l’immense bonheur qu’elle avait ressentit à se retrouver tout contre Remus et qui ne faisait que lui confirmer la nature des sentiments qu’elle éprouvait à son égare… Bonne nouvelle, elle ne pouvait plus douter et continuer à se demander si elle ne se faisait tout simplement pas des films juste parce qu’elle s’entendait bien avec lui et qu’il n’était pas désagréable à regarder (contrairement à ce qu’il pensait) Elle avait sentit un frisson agréable lui parcourir le dos et son cœur s’était soudainement emballé de sentir celui de Remus si près de lui. Là encore, alors qu’elle s’était éloignée en rougissant, il battait la chamade, c’était à se demander s’il ne cherchait pas à lui sortir de la poitrine pour revenir près de celui de Remus… Nymphadora en était toute retournée et elle s’empressa d’ailleurs de s’excuser en essayant d’y mettre une bonne dose de plaisanterie afin que Remus n’ait pas la puce à l’oreille concernant son comportement décidément bien étrange…

Toute gênée par sa réaction on ne peut plus démonstrative de sa joie soudaine (il aurait manqué plus que ça que dans son allégresse elle l’embrasse) Nymphadora n’osait pas regarder Remus alors qu’elle s’excusait de son comportement. Elle ne se rendit même pas compte du fait qu’elle s’excuse soit inhabituel car effectivement, elle ne cachait pas sa joie lorsqu’elle la prenait par surprise. Mais c’était bien la première fois qu’elle se permettait une telle chose avec Remus, même si elle ne l’avait absolument pas prémédité. Mais comme il ne répondait rien, elle commençait tout de même à s’inquiéter et à craindre qu’il n’en n’ait compris plus long que d’habitude face à ses regards appuyés… Et dans l’espoir d’orienter l’esprit du loup-garou sur autre chose que sa réaction de plus en plus bizarre, elle lui demanda avec un petit air catastrophé, si dans sa confusion, elle ne lui avait pas écrasé un pied sans s’en rendre compte…

« Erm, chacun réagit à sa manière... On ne peut rien contre sa propre nature... »

**ça y est il me déteste…**

Pensa-t-elle toute défétiste. Histoire de faire bonne figure, elle grimaça un sourire embarassé mais n’osa pas lever les yeux vers lui.

« Et sans que cela soit une critique...… tu es plutôt tout le contraire de ce que je suis... »

étonnée par une telle réplique, elle en oublia sa gêne passagère mais persistante pour relever un regard surpris vers le lycan et elle rougit de plus belle lorsqu’elle croisa ses yeux.

« Je vais très bien, merci de t'en inquiéter... Tu ne m'as pas marché sur le pied »

Et bien c’était toujours ça de gagner. Au moins elle n’avait pas été maladroite en plus d’être mal poli et d’empiéter sur l’espace personnel de Remus sans crier gare.

« Je dois avouer qu'avoir 'presque réussi' n'est pas mal, mais tu peux mieux faire même si je n'ai réussi à la faire moi-même vaciller qu'à la quatrième fois. Evidemment, j'étais plus jeune que toi à l'époque. Cela vient en s'exerçant. Alors, tu es décidée à me l'éteindre vraiment cette bougie ? »

Mouais… Et bien Tonks devait avouer qu’il sauvait les meubles bien mieux qu’elle… L’entrainement surement… Il était vrai qu’elle aurait dû enchainer sur ce sujet là si elle avait voulu être sur qu’il oublierait le passage où elle lui sautait dans les bras comme s’ils avaient gardé les hippogriffes ensembles et ne s’était plus revu depuis dix ans…

« Bien sûr, ce n'est pas grave si tu n'y arrives pas aujourd'hui. Un professeur ne donne jamais qu'un seul cours à ses élèves. »

La métamorphomage sourit légèrement, c’était une promesse d’un cours numéro deux où alors elle était vraiment nulle pour les sous entendus…

« Je crois… Qu’une petite pose serait la bienvenue tu ne crois pas ? Peut-être le thé que tu me proposais tout à l’heure m’appelle finalement trop fort… Ou bien était-ce de quoi manger ?… Mais je me contenterais d’un thé… Qu’en dis-tu ? »

Elle sourit, il était tout de même grand temps qu’elle reprenne le dessus et se rappelle qu’elle devait être sociable et joviale en toutes circonstances…

« Tu ne vas quand même pas me laisser boire toute seule devant toi en toute impolitesse ? » Demanda-t-elle d’un petit air innocent.

Remus avait laissé entendre qu'il y aurait, si elle en avait besoin, d'un second cours. Voire même d'un troisième ou d'un quatrième. Evidemment, l'idée d'un « rancard » était bien loin de son esprit. Il s'agissait d'un simple rendez-vous « professionnel » ou peu importe le nom auquel on pourrait lui donner. Ce n'était en rien un rendez-vous amoureux en tous les cas ! Bien trop poli et respectueux, Remus n'aurait jamais été s'avancer à telle proposition sur le fait même d'ailleurs qu'il était loin de se douter que c'était justement ce genre de rendez-vous qu'elle aurait souhaité. Mais encore une fois, quand on ne le lui mettait pas pile devant les yeux, il ne voyait rien... Du moins en ce qui concernait en tous cas le domaine « sentimental ». Il n'y était vraiment pas doué ; il n'avait pas eu beaucoup l'habitude de s'y exercer et la seule petite relation amoureuse qu'il avait jamais eu, c'était il y avait très longtemps. Et encore il n'avait jamais été très assuré. Il avait toujours cette crainte de ne pas être aimé assez pour que l'on reste avec lui.

Il aimait être aimé, mais c'était là où il échouait car il savait, du fait de ce qu'il était, qu'il n'avait pas le droit d'espérer trop de ce côté. Mais au fond, il avait envie d'être aimé... Aimé pour lui-même. Il fallait simplement que son cerveau accepte de nouveau la possibilité que quelqu'un pourrait l'aimer, vraiment, pour ce qu'il était. Il avait trop peur d'être une nouvelle fois désillusionné et par conséquent, sa conscience gardait à elle sa peur enchaînée. Donc, qu'il lui propose spontanément qu'ils se revoient éventuellement – tous les deux - ce n'était que dans le seul but de la faire travailler ses sorts... Même si, au fond – tout au fond et malgré ses efforts pour ne pas le reconnaître – il appréciait d'une manière véritable sa présence. Comme une amie évidemment... Il avait une affection profonde pour elle. Elle était l'une des rares personnes avec laquelle il se sentait détendue.

Il lui avait proposée d'essayer de recommencer à éteindre la flamme de la bougie mais apparemment elle avait besoin d'une petite pause. Remus esquissa un léger signe de tête. S'entraîner à la magie, c'était éprouvant, il le concevait. Pour n'importe quel sorcier. Qui plus est, plus fort on essayait de se concentrer, plus on consommait en quelques sortes d'énergie, de fluide magique. Chose qui était tout à fait logique. Alors, au début, quand on essayait d'apprendre quelque chose de nouveau, il était normal que l'on utilise plus d'énergie. Après si vous voulez, cela devenait plus instinctif. On était habitué. On économisait de l'énergie. De plus, Remus n'irait pas dire non pour un petit thé ; sa gorge était un peu assoiffée à présent. Il eut un petit rictus amusé à ses dernières paroles puis il finit par répondre en souriant de cette façon humble et gentleman que l'on apprécie tant chez lui.

« Sachez mademoiselle que ce n'est pas dans mes habitudes de faire preuve d'impolitesse. » Avec une petite révérence vers elle, il s'éloigna pour aller chercher le thé (et même des petits gâteaux!) dans la cuisine. Il mit le tout sur plateau avant de le remporter dans le salon et il le posa sur la table basse tout en s'asseyant dans le fauteuil. « Voilà, tu peux venir te rafraîchir un peu... » fit-il tout en prenant l'une des tasses de thé et un petit gâteau pour lui. Il esquissa un léger sourire tandis qu'elle prenait place.

Devoir se concentrer sur un objectif à atteindre sans y parvenir était une chose bien plus difficile qu’elle l’aurait cru et lui demandait plus d’énergie qu’elle l’aurait imaginé au préalable. Il était vrai qu’au début, pour apprendre a bien maitriser sa métamorphomagie afin de ne pas avoir une couleur de cheveux trop bizarre lorsqu’elle allait du coté moldu, Nymphadora avait dût prendre attention à se concentrer, mais ça ne lui avait jamais demandé autant de concentration et d’énergie. Peut-être était-ce parce que le don de métamorphage était un talent inné et pas celui de magie sans baguette…

Elle sauta donc sur la première occasion pour réclamer une pause n compagnie de son professeur. Il fallait également qu’elle puisse ne pas trop s’étendre sur ce qu’elle avait ressentit lorsqu’elle s’était rendue compte qu’elle était suspendue au cou de Remus. Parce que c’était la première fois qu’ils étaient si proches, c’était le cas de le dire. Jamais avant ils n’avaient osé, ni l’un ni l’autre d’ailleurs, s’approcher physiquement plus que la décence le permettait et ce que permettait la décence du point de vue de Remus semblait très, très restreinte. Nymphadora avait toujours été conscience que les contacts physiques, quels qu’ils soient, mettaient le loup-garou mal à l’aise, c’était pour cette raison qu’elle avait toujours fait attention à maitriser ses fréquents débordements de joie en sa compagnie. Mais là…

Elle avait sentit son cœur s’affoler, elle avait eu soudainement très chaud et elle n’aurait pas été étonnée si elle avait su à quel point elle en avait rougis. Milles choses lui avaient traversé le cœur et l’esprit, tellement, qu’elle n’aurait su précisément dire lesquelles et elle avait alors ces fameux papillons dans le ventre dont tout le monde parlait sans réussir à en donner la cause ni même la sensation exacte. Nymphadora savait qu’elle était amoureuse de Remus, mais c’était comme si elle venait de se rendre compte à quel point c’était le cas.

Et bien sur cette constatation ne pu que l’effrayer, parce qu’elle ne savait pas comment faire et aussi parce qu’elle savait que Remus la repousserait très loin de lui pour qu’elle n’arrive jamais à se faire une toute petite place dans son cœur. Elle pensait être prête à tout pour le rendre heureux, mais peut-être pas à faire comme si elle ne ressentait rien pour lui parce que ça ne l’effraierait pas… Elle n’était pas sur non plus de pouvoir survivre à une mise à l’écart de la part du lycan qui ne voudrait pas d’elle dans sa vie, pas de cette façon là, parce qu’il se trouvait trop vieux et trop dangereux… Il ne le lui avait encore jamais dit, mais elle était persuadée que ça serait ses principaux arguments…

Le mieux était donc sans doute de faire comme si de rien n’était et de repartir sur un autre sujet en gardant cet air jovial et naturel qui lui allait si bien. Ca n’était pas forcément la meilleure solution à proprement parler parce qu’elle ne réglait pas le problème et que cela laissait Remus dans la certitude que Nymphadora ne le voyait que comme un bon ami… C’était lui mentir sans aucun doute mais de deux mots, Nymphadora prenait le moindre… Celui qui, à son avis, était le moins pénible… C’est pour ça qu’elle proposa de faire une petite pose pour prendre un peu de thé et discuter de choses légères afin de détendre l’atmosphère.

« Sachez mademoiselle que ce n'est pas dans mes habitudes de faire preuve d'impolitesse. »

Nymphadora rit doucement devant le ton employé par le loup-garou qui poussa la plaisanterie à lui faire une révérence avant de fuir vers la cuisine afin de préparer un plateau si elle se fiait aux bruits qu’elle entendit quelques minutes après son départ. Quelques instants plus tard, Remus revint avec le plateau dans les mains, ayant disposé sur ce dernier deux tasses ainsi que la théière, le sucrier et des petits gâteaux. Nymphadora lui sourit alors qu’il partait déposer le tout sur la table basse du salon et elle le rejoignit, s’asseyant dans un fauteuil non loin de celui de Remus, lorsque celui-ci prenait place.

« Voilà, tu peux venir te rafraîchir un peu... »

Sans plus de manière, la jeune auror se servit également, mettant un sucre dans son thé ainsi qu’un nuage de lait. Elle remua un peu sa petite cuiller dans la tasse en porcelaine et la posa dans sa soucoupe avant d’attraper un petit gâteau et de mordre dedans à belles dents.

« Reprendre un peu de forces ne me fera certainement pas de mal pour continuer ensuite j’imagine. » Lança-t-elle.

Car elle comptait bien continuer encore un peu, il était hors de question pour elle de rester sur un échec ou alors un simple coup de chance, même si elle ne pensait pas pouvoir réussir à éteindre cette bougie aujourd’hui, elle ne comptait pas abandonner si vite… Ca n’était pas du tout dans sa nature de rendre les armes si rapidement.

« Qu’est-ce qui t’as poussé à vouloir apprendre la magie sans baguette ? »

Oui, elle n’allait quand même pas se mettre à lui demander s’il avait une femme dans sa vie… Ca n’était pas franchement subtile, ça ne l’aiderait pas à détendre l’atmosphère et surtout c’était du domaine de la vie privée de Remus.

Remus fronça un sourcil. Tiens, il ne savait pas qu'elle mettait du sucre dans son thé... Vous pouvez rire mesdames messieurs, mais savez-vous combien il est important d'apprendre à connaître la moindre petite chose de ses amis ! Car c'était bien ainsi qu'il considérait la jeune femme. Comme une amie. Et sachez que c'était un véritable honneur qu'il vous faisait parce que ses amis, il avait pu les compter sur les doigts de la main. Ce n'était cependant pas la quantité qui important mais la qualité. Apprendre à connaître ses amis c'était apprendre à connaître toutes les petites choses qui composaient leur vie, ce qu'ils aimaient manger et aimait faire. Pour ce qui le prenait il prenait son thé nature. Ou parfois avec un petit nuage de lait mais jamais sucré... Il avait déjà goûté une fois et en avait été dégoûté... Chacun ses goûts après tout.

Quoiqu'il en soit, il se pencha pour attraper sa tasse. Il prit un petit gâteau aussi et se cala au fond du fauteuil tout en regardant Tonks en souriant, sans se rendre vraiment compte combien son regard pouvait l'embarrasser... Un sourire lui échappa en la voyant attraper un gâteau et mordre dedans à pleine dents. Si cela l'amusait ? Et bien... Bonne question. Pas que c'était amusant forcément dans le sens amusant mais... Bref, oui enfin bref, on ne va pas aller disserter cent dix cent sur des gâteaux... De toutes les façons, il trouvait la jeune femme déjà amusante elle-même et c'était quelque chose qu'il aimait bien chez elle. Cela laissait apparaître une fraîcheur et une jeunesse qui faisait plaisir à voir.

Les mots qu'elle prononça ensuite ne le déçurent pas non plus. Reprendre des forces pour continuer encore un peu. Elle semblait douée de beaucoup de détermination, celle de réussir, de ne pas rester sur un échec. C'était une chose admirable et cela le conforta dans son sentiment affectif à l'égard de la jeune femme. La question suivante le prit légèrement plus au dépourvu. Pourquoi avait-il voulu apprendre la magie sans baguettes ? A vrai dire il ne s'était jamais posé cette question véritablement. Il l'avait vu presque comme une évidence, un complément de la magie. Tout comme la Légilimancie était complémentaire de l'Occlumancie sauf que la première ne l'intéressait pas forcément plus que la seconde. L'aspect défensif l'intéressait davantage que celui offensif. Il haussa légèrement les épaules avant de répondre...

« A vrai dire, je ne sais pas trop... Sûrement car j'ai toujours voulu aller au fond des choses et en apprendre le plus possible. »

Pour montrer qu'il méritait sa place à l'école des sorciers, pour ne pas décevoir Dumbledore qui lui avait accordé la chance de pouvoir entrer à Poudlard pour être un sorcier normal. Tout le monde ne lui aurait pas donné cette chance il le savait. Sans cela, où serait-il en ce moment ? Comment aurait-il fini ? S'il n'y avait pas eu Dumbledore pour le laisser intégrer son école, serait-il devenu vraiment un « outcast » comme Greyback, comme d'autres loup-garous qui n'avaient pas eu cette chance, eux, d'avoir un enseignement de sorcier et qui n'avait rien connu d'autre que la barbarie de leurs semblables et le rejet des humains.

« Tout le monde a quelque chose à se prouver, n'est-ce pas ? » fit-il en esquissant un petit sourire. Il était persuadé qu'elle pouvait comprendre cela très bien...

« A vrai dire, je ne sais pas trop... Sûrement car j'ai toujours voulu aller au fond des choses et en apprendre le plus possible. »

C’était ce qu’il avait répondu à la jeune auror lorsqu’elle lui avait demandé pourquoi il avait décidé de s’intéresser à la magie sans baguette. Il semblait d’ailleurs surpris qu’elle lui ait posé cette question plutôt qu’une autre mais elle ne voyait pas tellement pourquoi cela l’étonnait. Après tout, la plus part des sorciers se fichaient royalement de ne pas savoir faire de magie sans baguette et elle préférait encore lui demander ça plutôt que de lancer un truc du genre « tu sais que la lumière de la bougie te va particulièrement bien ? » ou encore « J’aimerai bien qu’on soit plus que des amis, toi et moi, bien plus que des amis »… D’ailleurs, si jamais Remus savait ce qui lui trottait dans la tête, il aurait été plus que ravis qu’elle lui demande pourquoi il s’était intéressé à la magie sans baguette…

Elle lui fit un signe affirmatif de la tête, que répondre à ça ? Pas grand-chose, il ne faisait que répondre à sa question alors elle n’avait rien à commenter et même si elle avait de la facilité à parler pour ne rien dire, ça ne signifiait pas qu’elle parlait tout le temps pour meubler le silence… Parce qu’elle savait bien qu’il y avait des silences réconfortants mais généralement la pauvre Nymphadora tombait sur ceux qui étaient bien lourds et embarrassant… Donc, elle n’aimait pas le silence et elle avait rapidement découvert qu’elle était rapidement embarrassée quand elle se retrouvait seule avec Remus… Ce dernier ne semblant pas plus doué qu’elle pour causer de tout et de rien sans jamais laisser le silence venir leur tenir compagnie… Elle était dans de beaux draps…

« Tout le monde a quelque chose à se prouver, n'est-ce pas ? »

Oui… Sur à peu près tout et n’importe quoi d’ailleurs… Généralement sur le plan professionnel… Nymphadora en était bien consciente et elle comptait d’ailleurs faire comprendre aux autres, assez rapidement si possible, que ça n’était pas sa grande maladresse qui allait l’empêcher de devenir une grande auror… D’ailleurs, Alastor devait en être aussi persuadé qu’elle, sinon il ne l’aurait pas prise sous en aile…

« Oui je suis d’accord… à se prouver et à prouver aux autres aussi… »

Oui parce que généralement on voulait se prouver quelque chose surtout pour prouver aux autres qu’ils se trompaient à notre sujet… Enfin c’était comme ça que Tonks voyait les choses, même si elle savait que tout le monde ne pouvait pas partager son avis, elle pensait qu’elle n’avait pas forcément tors.

« Moi il y a plusieurs choses que je voudrais me prouver… Tu vois par exemple, devenir très douée dans mon travail pour me prouver que j’en suis capable et pour prouver aux autres que je n’ai pas eu mon diplôme d’auror dans un pétard surprise de noël… »

Elle sourit d’un air amusé par sa comparaison et repris plus sérieusement.

« Et puis j’aimerai bien pouvoir me prouver que je suis capable d’avoir une relation plus intime avec quelqu’un et que je ne finirais pas comme Rusard… Vieille aigrie qui n’aime que son chat… Mais je dois t’avouer que je n’appellerai pas mon chat « miss teigne »… Non je l’appellerai… Hum… Je l’appellerai Remus tien… » Dit-elle en riant…

Et soudain elle se rendit compte de la bourde qu’elle venait de faire… Vieille aigrie qui n’aimerait que Remus son chat… Non c’était vraiment trop gros pour que ça passe innaperçu… Bah elle verrait bien de toutes façon… Et puis elle ne savait pas trop quoi rajouter après ça. Pensant qu’il était stupide de sa part de s’épancher sur son absence de vie privée en compagnie d’un homme qui lui plaisait beaucoup, elle pris une bonne gorgée de thé histoire de faire quelque chose plutôt que de rester planté là toute gênée sans ne savoir que dire ou que faire.

Se prouver quelque chose à soi-même. On désirait souvent se prouver des choses et en particulier, cela revenait toujours un peu aux mêmes choses chez tout le monde. On voulait se prouver des choses dans le domaine professionnel, dans le domaine privé – et Remus devait avouer qu'il y avait déjà été confronté une fois bien que cette époque relève d'il y avait bien longtemps. Il y avait combien de temps de cela ? Il ne savait plus trop, ou plutôt il n'avait pas envie d'y penser. En vérité, il savait que cela faisait environ quinze ans. Cette malheureuse histoire l'avait encore plus renfermé sur lui-même. Dire qu'il n'en avait pas souffert serait un mensonge. Cette histoire tragique – car elle l'était – l'avait appris à se renforcer et à former une presque imprenable forteresse autour de la prison de son cœur. Prison qui avait tendance à se fissurer légèrement par la présence d'une certaine Métamorphomage... Plus il restait avec, plus cette fissure semblait s'agrandir sans qu'il ne s'en rende compte. La fissure se cicatrisait chaque fois qu'elle partait et qu'il se retrouvait seul, mais à chaque fois elle se refermait un peu plus mal... Jusqu'au jour où la paroi reformée ne sera plus suffisante pour le protéger du monde extérieur et tout ce que cela impliquait. Pour le moment, ça l'était mais cela ne le sera pas pour toujours. S'il avait peur ? Et bien pour le moment, il n'avait conscience de rien donc non, il n'avait pas peur...

Tenant toujours sa tasse dans les mains, il l'écouta ensuite lorsqu'elle reprit la parole et énumérait les choses qu'elle aimerait se prouver, ou plutôt qu'elle aimerait prouver au monde. Les mots qu'elle employa lui tira un sourire. Il ne douta aucunement qu'elle allait faire tout son possible pour réussir ce qu'elle disait. Il lisait une telle détermination dans le ton employé et puis même son regard, à la lueur qui y brillait, laissait entendre qu'elle n'abandonnerait pas facilement. C'était une chose qu'il admirait chez elle. Et en même temps il l'enviait. Elle avait un bel avenir devant elle, il en était certain. Elle avait une carrière, elle faisait ce qu'elle avait rêvé de faire et dans quelques années, elle se trouverait même quelqu'un pour vivre avec. Parce qu'elle était encore jeune donc elle avait le temps ! Mais peut-être était-ce déjà fait ? Après tout, il ne connaissait pas grand-chose de sa vie privée – et cela aurait indécent de lui poser des questions là-dessus.

Il interrompit ses pensées. Remus ? Hein ? Avait-il bien entendu son prénom ? Pourquoi l'avait-elle donc appelé ? … Le temps que son esprit se remette à l'endroit et rassemble les bouts de phrase, il avait toujours du mal à se dire qu'il avait bien entendu. Comment ça elle appellerait son chat Remus ? Remus, ce n'était pas un nom de chat ! Et bien oui, il n'avait encore jamais entendu quelqu'un appeler son chat Remus … C'était étrange. Pourquoi appeler un chat Remus ? C'était un mystère que le lycan ne s'expliquait pas... Ou alors elle avait juste dit cela en plaisantant. Attendez une seconde... Elle comparait Rusard et Miss Teigne avec elle et son futur chat qu'elle appellerait Remus ? (du moins, d'après ce qu'elle disait, parce qu'il ne faisait aucun doute que c'était une plaisanterie). Une plaisanterie et bien voilà. Et puis la preuve était qu'elle avait même terminé sa phrase en riant...

« Oui. Tu sais ce que les élèves de toutes générations se répétaient dans le château ? Que Rusard serait même capable d'être marié à sa chatte. Cet animal est tellement maligne et sournois... Je sais pas si vous aussi vous avez émis l'hypothèse qu'elle avait peut-être vraiment été la femme de Rusard à une époque et qu'un accident l'avait transformée de façon irréversible...  Qu'est-ce qu'on peut être bêtes. Quoiqu'à la façon dont il tient à sa chatte on peut se demander si ce n'est pas effectivement le cas... » Ouh la boulette Remus. Les pieds dans le plat. Tu brûles. Sans même s'en rendre compte. « Enfin je ne sais pas si c'est une bonne idée d'appeler ton chat Remus. Je n'en ai jamais vus, et ça ne va pas forcément très bien pour un chat à mon avis... Et si c'est une fille ? Tu compterais l'appeler Remusette ? » termina avec un petit éclat de rire avant de reprendre, plus sérieux. « Mais évidemment tu blaguais juste. » Il avança la main de l'assiette à gâteau pour en piocher un autre.

Alors que Remus semblait encore trop sonné pour pouvoir réagir, Nymphadora se baffait dans l’intimité de ses pensées. Mais comment avait-elle put être aussi stupide… Appeler son chat Remus… Non mais franchement, l’allusion était d’ailleurs tellement énorme qu’elle ne comprenait pas comment Remus n’était pas encore à dix mètres d’elle en lui disant vivement qu’elle ferait mieux d’aller chercher ailleurs pour voir avec quelle facilité elle trouverait mieux que lui… Alors qu’elle se rendit compte qu’il ouvrait la bouche, la métamorphomage eut toutes les peines du monde à ne pas se rentrer instinctivement la tête dans les épaules. Mais elle teint bon et resta bien droite alors qu’un petit sourire qui se voulait détendu mais qui ne l’était pas venait s’accrocher à ses lèvres pincées. Quoi qu’il se passe, elle tiendrait bon… Enfin, elle espérait.

« Oui. Tu sais ce que les élèves de toutes générations se répétaient dans le château ? Que Rusard serait même capable d'être marié à sa chatte. Cet animal est tellement maligne et sournois... Je sais pas si vous aussi vous avez émis l'hypothèse qu'elle avait peut-être vraiment été la femme de Rusard à une époque et qu'un accident l'avait transformée de façon irréversible...  Qu'est-ce qu'on peut être bêtes. Quoiqu'à la façon dont il tient à sa chatte on peut se demander si ce n'est pas effectivement le cas... »

Les yeux de l’ancienne Poufsouffle s’écarquillèrent d’avantage au fur et à mesure que le loup-garou parlait… Se rendait-il compte de ce qu’il était en train de raconter ? Marié à sa chatte… Non mais juste après que Nymphadora ait dit qu’elle finirait comme Rusard à la différence que son chat s’appellerait Remus, il fallait avouer qu’il y avait de quoi se poser des questions. Et en plus il en rajoutait une couche en expliquant qu’à son époque, les élèves s’étaient demandés si Miss Teigne n’avait pas été une vraie femme avant de subir un accident et de se transformer définitivement en chat…

Se rendant compte de son air un peu stupide, Nymphadora cligna des yeux et secoua légèrement la tête pour se remettre les idées en place. Lorsqu’elle posa de nouveau ses yeux sur Remus, elle n’avait plus la bouche bêtement ouverte mais ses yeux brillaient étrangement. Si ça n’avait pas été Remus et si elle n’était déjà pas au courant qu’il avait tendance à être très, voir trop obtus lorsque cela le concernait de très près…. Nymphadora aurait pu se poser de sérieuses questions quand à une éventuelle et maladroite manière de la draguer en sautant sur la perche qu’elle lui avait tendue bien malgré elle, encore sa fâcheuse tendance à parler plus vite qu’il ne le faudrait.

« Enfin je ne sais pas si c'est une bonne idée d'appeler ton chat Remus. Je n'en ai jamais vus, et ça ne va pas forcément très bien pour un chat à mon avis... Et si c'est une fille ? Tu compterais l'appeler Remusette ? »

Nymphadora grimaça à la féminisation du prénom de Remus, ça n’était vraiment pas joli à entendre il fallait bien le dire. Mais tout de même, elle était vexée qu’il s’imagine qu’elle n’aurait pas la présence d’esprit de prendre un mâle exprès pour pouvoir lui donner le nom qu’elle voulait…

« Mais évidemment tu blaguais juste. »

« Oui, bien sur… » Dit-elle avec humeur dans un murmure.

Pourquoi, puisqu’elle avait toujours été d’humeur joyeuse et que les gens avaient l’habitude de la voir communiquer sa joie aux autres sans pouvoir s’en empêcher, on ne la prenait jamais au sérieux… Quelque part, ça l’aurait arrangé qu’il la prenne au sérieux, elle aurait certes mis les deux pieds dans le plat mais elle était tellement habituée à faire des gaffes que ça n’aurait été qu’une fois et plus et finalement elle se serait retrouvée dans son élément…

« J’ose tout de même te signifier que je suis assez intelligente pour choisir le sexe du chat que je voudrais il n’y aurait donc pas eut de risques à ce niveau là et soi-disant passant ‘Remusette’ c’est vraiment très laid comme nom… Où as-tu été piocher ça… Je me le demande… »

Tonks savait qu’elle devrait se taire, qu’elle ne devrait pas insister au risque de parler plus vite que prévu et de lui en apprendre un peu trop sur ses sentiments à son égard mais après tout, peut-être qu’il ne valait mieux pas trop reculer l’échéance… C’est pourquoi elle leva un regard tout à coup très sérieux vers l’ancien Gryffondor.

« Et puis pourquoi tu ne me prends jamais au sérieux ? Je blague souvent c’est vrai mais peut-être que là je blaguais pas… »

Peut-être qu’elle craignait réellement de finir sa vie toute seule parce qu’il ne voyait pas, qu’il ne se rendait compte de rien alors que même sa mère avait compris qu’elle était amoureuse, même si elle ne savait pas encore de qui exactement… Elle commençait d’ailleurs à l’asticoter à ce propos pour essayer de savoir mais Nymphadora ne voulait pas que sa mère se mette à jouer les intermédiaires entre eux pour aider… Elle n’avait pas besoin d’aide, pas comme ça.

« Je sais ce que tu vas me dire… » Lança-t-elle d’un coup.

Oui elle le savait parce qu’elle y pensait depuis un petit moment maintenant, elle essayait d’anticiper les réactions et éventuels arguments de Remus pour pouvoir les démonter aussi sec. Bien sur, elle ne pensait pas pouvoir tout comprendre ou connaitre à l’avance, il était tellement discret sur sa vie qu’il était souvent difficile de prévoir ses réponses ou de connaitre sa façon de penser. Cependant, les plus évidentes raisons étaient naturellement sa lycanthropie et leur écart d’âge assez conséquent mais pas insurmontable…

Remusette. Oui c'était vraiment ridicule il en convenait. Evidemment, elle n'aurait jamais eu la présence d'esprit d'appeler son chat Remusette tout comme de l'appeler Remus : elle avait simplement énoncé un exemple. Il n'y avait là rien d'étrange... Quoique, pendant un furtif moment le lycan observa un temps de réflexion là-dessus alors qu'il revenait là-dessus. Pourquoi était-ce le premier nom qui lui était venu à l'esprit ? Bah, tout simplement parce qu'il était là, devant elle. Mais il était certain que s'il avait eu l'esprit un peu plus tordu (un peu comme Sirius), il aurait presque cru que c'était une façon de lui avouer quelque chose ou de le draguer... Ce genre de choses n'échappaient jamais à Sirius, ni James. Mais voilà, il s'agit de Remus. Remus qui ne pouvait tout simplement concevoir l'idée d'avoir un quelconque effet d'attirance sur quelqu'un.

Il y avait confusion là. Dépité, Remus l'observa. Il n'avait jamais prétendu ou dit qu'elle n'était pas intelligente. Seulement, il la trouvait assez... Originale voilà et qu'elle appelle son chat avec un nom aussi originale qu'il la voyait ne l'aurait pas étonné. Le mot « original » dans sa bouche n'était pas un défaut puisque lui, se trouvait beaucoup trop fade, sans couleur, sans saveurs. Trop commun. Et en même temps trop différent. Mais ça, ce n'était pas de sa faute. Un léger éclat de rire lui échappa lorsqu'elle se demanda où il avait bien pu aller piocher le nom « Remusette »... Il n'en savait rien. C'était juste sortit comme ça. Tout seul. Il y avait des choses qu'on ne contrôlait pas, n'est-ce pas ? Quoiqu'il en soit, il n'avait jamais sous-entendu qu'elle ne serait pas capable de choisir le sexe du bébé chat. Enfin, du chaton. Vous voyez il était tellement mal à l'aise qu'il en oubliait même le nom donné aux enfants des chats !

Il entretint un silence embarrassé pendant quelques secondes, n'ayant pas voulu qu'elle pense qu'il ne la pensait pas intelligente. Surtout qu'auparavant, il lui avait dit qu'elle était une Auror prometteuse sinon Maugrey n'aurait pas gaspillé de son temps pour l'entraîner... Alors elle avait de l'intelligence à revendre sans aucun doute. Non c'était juste une plaisanterie et il pensait qu'elle aurait rit aussi. Néanmoins, le mystère féminin restait complet pour lui apparemment. Il avait toujours considéré cela comme une sorte d'abysse noir. Lui qui avait déjà beaucoup de mal à assimiler les relations humaines, se retrouvait à présent totalement perdu.

Il releva le regard vers elle. Elle avait tout à fait sérieuse, pour une fois, quand elle parlait. C'en était encore bizarre songea t-il. Et si pour une fois elle était sérieuse ? Pourquoi on ne la prenait au sérieux? Gros silence. Mais bien sûr qu'il la prenait au sérieux. Sauf quand elle plaisantait et elle plaisantait souvent. Remus ne sut que répliquer et se maintint dans un silence lourd durant lequel il vida sa tasse de thé et la posa sur la petite table devant lui. Il resta un peu perplexe. Et puis pourquoi ne blaguerait-elle pas d'ailleurs ?! Hein, pourquoi ne blaguerait-elle pas ? Pourquoi donc devrait-elle finir sa vie comme Rusard ?! o_o Elle n'avait rien de lui et elle avait la vie devant elle. Il ne comprenait pas vraiment. Non en fait, il ne comprenait rien du tout même. Voilà qu'en plus elle venait de lui dire qu'elle savait ce qu'il allait lui dire? De ? Concernant quoi au juste ? Là, il fallait lui expliquer parce que si une minute plus tôt, il avait pensé ne plus rien comprendre, cette fois il en était même certain : il ne comprenait plus rien du tout.

« Comment ça tu sais ce que je vais dire ? » fit-il, complètement égaré et le ton hésitant. « Et comment ça qu'on ne te prends jamais au sérieux ? Bien sûr que si, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je suis navré que tu l'ais mal pris, je n'ai pas voulu te blesser... C'était juste une plaisanterie. Et puis je ne comprends pas non plus pourquoi tu penserais finir ta vie comme Rusard. Tu es jeune, jolie et tu n'as que vingt-deux ans, tu as toute la vie devant toi... Alors oui je ne te comprends pas là et je ne vois pas non plus comment tu pourrais savoir ce à quoi je pense. »

Pour un peu, le fait qu'il avait dit qu'il la trouvait « jolie » passerait presque inaperçu au milieu de tout ce qu'il venait de dire ! Est-ce qu'il le pensait ? Ben évidemment qu'il le pensait. Il serait de mauvaise foi s'il disait le contraire non ? Mais quoiqu'il en soit, le fait qu'elle soit une jolie fille n'était pas le sujet. Cela n'avait même rien à voir...

Honnêtement, il était complètement perdu. Lui, la moitié de sa vie était passée, et qu'en serait-il de la seconde ? Semblable à la première. Sa vie était faîte, décidée depuis longtemps et vous savez quoi ? Il l'avait accepté depuis longtemps. Mais elle, comment pouvait-elle simplement être si pessimiste d'un seul coup alors qu'elle avait la vie devant elle et qu'elle aura probablement dans quelques années une petite famille bien à elle ?! Il ne voyait pas pourquoi ce ne pourrait pas être le cas. Il voulut la rassurer encore. Peut-être qu'elle avait récemment connu quelque déconvenues avec un ou deux garçons remarque...

« Tu ne peux pas être si pessimiste concernant ton futur... Il n'y a aucune raison pour que dans une dizaine d'années tu deviennes comme Rusard, vieux et aigri avec son chat. Nom d'un hypogriffe, tu as vingt-deux ans, je ne comprends pas que tu puisses penser cela alors que tu n'as que vingt-deux ans et que tu as le temps encore pour te caser... ! Tu le mérites, comme beaucoup. Et je ne doute pas que cela puisse arriver un jour. J'en suis sûr. », ajouta t-il en terminant d'un ton ferme, indiquant ainsi qu'il pensait vraiment ce qu'il disait. S'il avait été elle, il aurait été heureux d'avoir son âge et surtout d'avoir autant de chance qu'elle. Un métier fantastique, un avenir... Il l'envierait presque s'il était de nature à envier les gens.

Tout ce qu'il voulait c'était la rassurer, ou qu'elle cesse de se dénigrer ainsi...

« Comment ça tu sais ce que je vais dire ? Et comment ça qu'on ne te prends jamais au sérieux ? Bien sûr que si, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je suis navré que tu l'ais mal pris, je n'ai pas voulu te blesser... C'était juste une plaisanterie. Et puis je ne comprends pas non plus pourquoi tu penserais finir ta vie comme Rusard. Tu es jeune, jolie et tu n'as que vingt-deux ans, tu as toute la vie devant toi... Alors oui je ne te comprends pas là et je ne vois pas non plus comment tu pourrais savoir ce à quoi je pense. »

Manque de bol pour Remus qui semblait avoir une capacité incroyable pour louper tout ce qui devrait normalement être intéressant pour sa petite personne, cela sautait aux yeux de Nymphadora. Donc, parmi tout le discourt du loup-garou, un mot - ou plutôt une phrase - avait raisonné dans sa tête avec force : « Tu es jeune, jolie et tu n’as que vingt-deux ans… » La suite n’était pas pour l’aider… Le début non plus d’ailleurs mais il avait bien dit « jolie » et ça, Nymphadora n’avait pas eut la délicatesse de ne pas y prêter attention.

Comment pouvait-elle savoir à quoi il pensait ? Bonne question, car apparemment elle s’était trompé en imaginant que Remus ne pourrait pas louper la perche grosse comme un magyar à pointes dans un ascenseur qu’elle venait de lui tendre bien malgré elle… Donc, dans l’optique plus logique où effectivement il se serait posé d’autres questions, elle savait bien ce qu’il dirait et ça donnerait un truc du genre « tu es trop jeune, ou plutôt je suis trop vieux, trop dangereux, trop pauvre, va te trouver n’importe quel garçon de ton âge, riche et saint de corps et d’esprit »… Donc oui, elle savait… Sauf qu’elle n’avait pas prévu qu’il ne se rendrait compte de rien et tout à coup, elle regrettait presque d’avoir fait tout ces efforts pour cacher ses sentiments le temps d’être sur de ce qu’ils représentaient réellement…

« Tu ne peux pas être si pessimiste concernant ton futur... Il n'y a aucune raison pour que dans une dizaine d'années tu deviennes comme Rusard, vieux et aigri avec son chat. Nom d'un hippogriffe, tu as vingt-deux ans, je ne comprends pas que tu puisses penser cela alors que tu n'as que vingt-deux ans et que tu as le temps encore pour te caser... ! Tu le mérites, comme beaucoup. Et je ne doute pas que cela puisse arriver un jour. J'en suis sûr. »

Et comment pouvait-il en être si sur ? Il comptait prendre le rôle du parfait petit mari doux, protecteur et attentionné sans oublier d’être irrémédiablement amoureux… Nymphadora en doutait grandement voyez vous… La jeune auror savait bien qu’il valait mieux qu’elle se taise au risque de trop en dire et de le regretter ensuite parce que le rejet l’effrayait bien plus qu’elle ne voulait l’admettre et elle savait qu’il ne lui dirait pas « moi aussi je t’aime, marions nous et faisons des enfants… » Elle n’était pas sur son petit nuage rose et avait bien les pieds sur terre à ce propos.

Elle était pessimiste parce qu’elle savait bien qu’il n’accepterait jamais. Remus pensait surement faire ce qu’il y avait de mieux pour elle mais personne ne pouvait savoir mieux qu’elle, ce qui était mieux pour elle. Cependant… Allez faire rentrer ça dans la tête de Remus…

« Comment tu peux en être si sur ? A moins de vouloir prendre la place… Tu ne peux être sur de rien… »

C’était encore une perche haute comme Big Ben mais Nymphadora était - cette fois-ci - prête a parier qu’il ne remarquerait rien du tout quand à la grosse allusion qu’elle venait de faire.

« Et puis je suis défaitiste parce que je sais que l’homme qui m’intéresse ne voudra jamais de moi. »

C’était dit. Elle n’avait pas précisé le nom de l’homme en question mais elle avait bien fait attention à utiliser le mot « homme » et non « garçon » histoire qu’il n’y ait aucune confusion dès le départ… Sinon, comment pouvait-elle garder l’infime espoir qu’il comprendrait tout seul, même si elle ne se faisait pas trop d’idées.

Remus déglutit et l'observa avec un regard dépité. A moins que quoi?! Il avait mal compris, n'est-ce pas ? A moins qu'il voulait prendre cette place ? Expliquez-moi simplement comment il pourrait prétendre à telle ambition ?! C'était absolument... Irréaliste. Bien qu'il sentit une sourde sensation au creux de son ventre et qu'il la chassa en secouant la tête brusquement, il n'en revenait pas. Elle avait dit sûrement cela par hasard. Parce que n'importe quelle femme saine d'esprit verrait combien telle phrase était ridicule. Il n'y avait même pas besoin de rappeler les raisons qui faisaient qu'il ne pourrait jamais de relations quelles qu'elles étaient tellement elles lui étaient évidentes. Sûrement qu'elles l'étaient aussi aux yeux de toute la Terre réunie. Pourquoi pas à Tonks ?

… Pourquoi ne le seraient-elles pas pour Nymphadora ? Une petite voix s'immisça dans son esprit, soufflant les mots suivants... « La jeunesse, sans doute »... Une autre vint se superposer et le fit tressaillir  plus même que la première... « Des sentiments peuvent être plus forts que tout et aveugler la Raison même. » Sentiments. Ce mot-ci avait tendance à lui faire peur. Non, pas que tendance. Il lui faisait peur. Parce qu'il savait qu'il n'en avait pas le droit. Depuis des années il se l'était interdit. Le lycan sembla se renfermer sur lui-même... Ce n'était pas amusant, mais alors vraiment pas amusant de lui avoir dit, d'avoir seulement émis l'hypothèse qu'il pourrait simplement imaginer prendre cette place... Non, il ne trouvait pas cela drôle du tout. C'était jouer avec lui, le rappeler à ce qu'il ne pouvait pas... Il baissa les yeux un instant et les fixa sur ses mains. En fait, il s'était un jour déjà laissé aller à cela mais il avait fait une croix dessus. C'était bien trop de souffrances. Hors de question qu'il se laisse avoir encore à ce jeu.

Il commençait à comprendre, bien qu'il ne voulait l'admettre. Il faudrait être stupide, avec toutes ces insinuations qu'elle lui faisait, pour ne pas comprendre dans quel but elle le disait. Remus était peut-être long à comprendre certaines choses, mais il n'était en rien stupide. Parcouru d'une sueur froide, son visage se figea cependant lorsqu'elle ajouta qu'elle était autant défaitiste parce qu'elle savait que l'homme dont elle était amoureuse ne voudrait jamais d'elle … Non. Remus réagit au quart de tour et avant que la discussion continue de dévier sur un chemin aussi tortueux qu'il le semblait, il se racla la gorge, posa sa tasse sur la table basse devant lui et se leva tout en s'étirant un peu.

« Bien, il est temps de reprendre l'entrainement tu ne crois pas ? » Il chercha l'horloge du regard, tomba dessus et... «  Oh, mais c'est qu'il commence à se faire tard ! Je n'ai pas vu le temps passer... Je commence à être un peu fatigué, pas toi ? » En vérité, il n'avait pas vraiment beaucoup à inventer d'ailleurs – il paraissait tout le temps fatigué aux yeux des gens. Il se passa une main lasse sur son visage prématurément vieilli et esquissa un sourire sincèrement désolé. Il était vraiment fatigué... De tout. Depuis le temps, il se pensait immunisé ; il ne pensait plus craindre ce genre de choses. Voilà qu'un petit bout de femme débarquait dans sa vie pour le replonger en plein dedans. Par derrière, il attrape le reflet de son propre visage et grimaça. Il faisait vraiment pâle figure... Elle était son exact opposé. Jeune, jolie, vive... et saine. Pourquoi le sang dans ses veines ne pouvait-il s'empêcher de pulser aussi fortement ? Pourquoi en son coeur il ressentait cette étrange chaleur ?

Hors de questions qu'il la laisse se perdre comme elle en avait visiblement l'intention.

… En vérité, il se sentait même très fatigué. Un peu comme si un poids énorme ployait subitement sur ses épaules et lui prenait toute son énergie.

Apparemment, puisqu’il ne se donnait pas la peine de cacher sa surprise, Remus ne s’attendait absolument pas à ce qu’elle lui propose tout bonnement de prendre la place de son potentiel petit ami qui méritait tellement d’être aimé par elle. La métamorphomage sourit en coin d’un air malicieux et clairement calculateur (le coté Black qui ressort sans doute).Il secoua la tête, sans doute pour se remettre les idées en place et le sourire de Nymphadora s’accentua. Alors qu’il semblait malgré tout se perdre dans ses pensées, Nymphadora resta parfaitement silencieuse et réfléchit à son tours. Elle était amoureuse, elle le savait, elle en était même certaine d’ailleurs, avant elle doutait un peut, mais puisqu’elle se rendait compte que le simple fait que Remus l’imagine avec n’importe qui sauf elle la mettait en colère, elle ne doutait plus tellement. Elle aurait bien essayé de l’embrasser d’ailleurs, juste un petit bisous pour voir, mais elle avait bien peur de le voir faire une crise cardiaque. Alors elle ne tenta pas le coup, le laissant réfléchir à sa guise, lui qui semblait si troublé par son sous-entendu.

Au bout d’un instant de silence, laissant Remus commencer à paniquer un peut, Nymphadora décida d’ajouter qu’elle était défaitiste parce qu’elle savait parfaitement que l’homme qu’elle aimait ne voudrait jamais d’elle. Cela sembla avoir l’effet d’une douche glacée sur Remus. C’était assez paradoxal car c’était à la fois très vexant de le voir réagir ainsi à ses léger sous-entendus, mais également plutôt amusant de se rendre compte que malgré le flagrant dégout qu’il semblait avoir pour l’idée, elle était capable de faire naitre toute cette panoplie d’émotions chez le loup-garou. Cette fois-ci, il ne mis pas longtemps à réagir à la remarque qu’elle venait de lui faire et il posa sa tasse sur la table avant de se lever et s’étirer.

« Bien, il est temps de reprendre l'entrainement tu ne crois pas ? »

Moui oh elle n’était pas pressée, c’était bien plus amusant de transformer Remus en panoplie d’émotions… Remus ne la regardait pas pour autant, alors peut-être qu’il n’attendait pas vraiment de réponse et c’est avec un air que Tonks trouva trop emprunté qu’il continua.

«  Oh, mais c'est qu'il commence à se faire tard ! Je n'ai pas vu le temps passer... Je commence à être un peu fatigué, pas toi ? »

Pour illustrer sa fatigue, il se passa une main lasse sur le visage et lui fit un petit sourire piteux. Mais Nymphadora ne croyait pas tellement à son excuse, elle pensait qu’au contraire, elle avait réussit à le mettre mal à l’aise et qu’il cherchait une bonne raison de se retrouver de nouveau tout seul… Elle sourit alors, pleine d’entrain.

« C’est vrai que le temps passe vite en charmante compagnie ! »

Nymphadora se leva de son fauteuil sans se séparer de son sourire. Soit, elle abandonnait la partie pour ce soir, mais ça n’était que partie remise et elle commençait déjà à savoir comment procéder… Le mettre devant le fait accompli de ses propres réactions afin qu’il ne puisse plus nier qu’elle ne lui était pas si indifférente qu’il voulait bien le faire croire. Pour preuve, si ça ne l’avait pas perturbé plus que ça, il n’aurait pas trouvé un prétexte bidon pour la faire partir, il aurait rigolé un bon coup et il aurait enfoncé le clou sur un ton de plaisanterie… mais non… Alors Nymphadora savait qu’il lui faudrait se montrer plus déterminée et elle savait parfaitement également que seuls les mots ne suffiraient pas…

« Très bien… Puisque tu préfères visiblement passer la nuit tout seul dans ton lit froid plutôt que de te servir de moi comme d’une bouillotte - pourtant je t’assure que tu ne sais pas ce que tu perds - Je vais rentrer…  »

Et certainement passer une grande partie de sa soirée à réfléchir au meilleur moyen de pousser Remus à bout. Elle passa à coté de lui, prenant soin de le frôler en faisant mine de ne pas l’avoir fait exprès, et récupéra sa cape avant de revenir. Elle enfila sa cape en la faisant tourner au dessus de ses épaules et leva les yeux vers Remus en souriant, toujours l’air aussi malicieuse.

« Bon et bien bonne soirée Remus ! » Elle s’approcha et avant qu’il n’ait le temps de réagir, elle se pencha pour l’embrasser, curieusement très près de la bouche, mais sans y toucher pour autant. Elle s’éloigna du lycan en souriant toujours autant comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. « J’espère que tu rêveras de moi… Bonne nuit. »

Elle s’éloigna ensuite en faisant un petit signe de main à Remus par-dessus son épaule et elle rentra chez elle. Elle passait réellement à l’autre extrème, elle le savait, mais si elle continuait de se conduire trop sagement, Remus ne ferait jamais le premier pas… Et Remus était peut-être timide et mal dans sa peau mais il restait un homme et l’homme est faible face à la chaire d’une femme…